Annales des Mines (1864, série 6, volume 6)
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MINES DE LA GRANDE-BRETAGNE. - ACCIDENTS.
MINES DE LA GRANDE-BRETAGNE. - ACCIDENTS.
qui se dégagent du foyer même de l'incendie, et qui échap-
dance à sortir des vieux travaux. Enfin, malgré ces circonstances dangereuses, on n'avait à ce chantier que des lampes à feu nu. L'explosion n'a pas été violente et n'a pas occasionné d'incendie. L'aérage a pu être rétabli sans nouvel incident. Sur les 47 victimes, 8 ont été projetées plus ou moins violemment et brûlées, 15 brûlées seulement, et 26 asphyxiées, à la suite de l'explosion, par la poussière et le manque d'air respirable. L'explosion de Cethin est due, comme on le voit, à une imprudence grave qui se reproduit trop souvent en Angleterre, et contre laquelle s'élèvent avec juste raison les inspecteurs de district. Je veux parler de l'emploi qui se fait des lampes à feu nu dans des circonstances où il ne viendrait à personne, ni en France ni en Belgique, l'idée de les
pent à une combustion complète dès que l'air n'y afflue plus en quantité suffisante, par suite de l'établissement d'un
premier barrage. On recommanderait donc, dans ce cas, d'éteindre le foyer d'aérage, s'il n'est pas alimenté par un courant spécial d'air frais, et de ne pas employer de lampe à feu nu dans le courant d'air qui a passé dans le quartier où se trouve l'incendie. Le troisième grand accident signalé en 1862 est l'explosion survenue le 19 février dans le charbonnage dit Cethin Colliery, près Merthyr-Tydwil (pays de Galles). C'est le premier grand accident de gaz survenu dans- te district. Il a fait 47 victimes. L'enquête du coroner a eu lieu avec l'assistance de l'inspecteur du district et de l'inspecteur du neuvième district. Le jury rendit le verdict suivant Dans l'enquête sur la cause de la mort de , nous trouvons i° Que la ventilation du puits Cethin n° était insuffisaute, mal arrangée et sujette à de fréquentes interruptions; 2° Que le directeur de la mine a négligé les règles gé,( nérales, et a permis que certaines règles spéciales fussent « généralement négligées par ses employés, et nous rendons un verdict d'homicide (manslaughter) contre lui. » Ce directeur fut en conséquence poursuivi aux assises suivantes tenues à Cardiff; mais il fut acquitté par le grand jury. L'explosion est survenue dans un chantier du quartier le plus éloigné de la mine, quartier imparfaitement ventilé, présentant des parties dépilées dans lesquelles le gaz pouvait s'accumuler. Au-dessus de la couche exploitée, il s'en trouve une autre extrêmement gazeuse que les cloches du toit mettaient à découvert dans ces dépilages. Le jour de t'accident , le baromètre était très-bas, et le gaz avait tex> 1
employer.
Sur les 190 ouvriers tués par les 55 explosions ayant occasionné mort d'homme en 1862, le plus grand nombre a péri par suite de l'emploi inopportun de lampes découvertes.
Il est remarquable de voir que le pays où la lampe de sûreté a été inventée, soit celui où son emploi soit relative-
ment le moins répandu, celui où cette belle découverte rencontre le plus de répugnance. C'est surtout chez les ouvriers que cette répugnance se manifeste et se traduit parfois par des menaces de grève ou par un refus absolu lorsqu'on veut leur imposer l'emploi de la lampe de sûreté
par voie de mesure générale. On en a vu même, chose étrange, protester tumultueusement contre l'emploi forcé de ces lampes, autour d'un coroner qui poursuivait une enquête à la suite d'une explosion causée par l'emploi d'une lampe à feu nu. Les ouvriers anglais n'admettent la lampe de sûreté que là où ils en voient l'utilité ou même la nécessité actuelle et immédiate.
En dehors de ces circonstances, ils veulent obstinément