Annales des Mines (1864, série 6, volume 6)
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DU TYROL MÉRIDIONAL. 248
CONSTITUTION GÉOLOGIQUE
vice des collections de l'École, pour le secours qu'il a bien voulu me prêter dans la détermination des minéraux. Toutes les indications données dans ce mémoire pourront être facilement suivies sur la carte de M. de Richthofen ; je n'ai pas cru devoir la reproduire ici, n'étant pas suffisamment en mesure d'y apporter toutes les corrections et les améliorations qu'elle comporte. A perçu général sur la constilut ion géologique du Tyrol méridional.
L'âge relatif des formations sédimentaires et la succession
des roches éruptives ont été très-bien établis par M. de Richthofen. Aucun fait, de l'aveu même de M. de Cotta, n'est encore venu démentir ses conclusions dans ce qu'elles
ont de général ; le seul reproche peut-être qu'on soit en droit de lui adresser, c'est d'avoir voulu reconstituer avec trop de précision l'histoire de la géologie du Tyrol méridional, et de s'être engagé, en décrivant des détails d'ordre secondaire, dans des conjectures quelquefois hasardées. Quoi qu'il en soit, il a su démêler avec sagacité les traits principaux de cette histoire, qui peut se résumer, d'après lui, de la manière suivante
La formation la plus ancienne de toute la contrée est celle des schistes cristallins ; ils affleurent, au Nord, sur de
vastes étendues, mais n'occupent, au Sud, qu'un espace assez restreint en avant du massif granitique de la Cima d'Asta, qui les a relevés au Sud, pendant que le granite de Brixen rompait leur continuité au Nord. La cliorite de Klausen a suivi de près cette double éruption. Alors commence une longue période de calme, pendant
laquelle tout le territoire du Tyrol méridional dut rester émergé jusqu'au commencement du trias, car les formations intermédiaires manquent absolument. La période triasique est inaugurée par l'éruption de puissantes niasses
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porphyriques qui viennent s'épancher en nappes à la surface des schistes cristallins, argileux ou micacés, et forment un grand plateau continu. Vers la fin, ces éruptions prennent
un autre caractère, et donnent naissance à des tufs stratifiés; puis les matériaux fins et ceux qui proviennent de la destruction des porphyres, forment, par leur dépôt, le grès rouge de Groden, dont les couches inférieures sont encore dépourvues de fossiles. Mais la nature du dépôt change peu à peu, une riche faune apparaît, et l'étendue de la mer tyrolienne continuant à croître, la dolomie de Mendola vient recouvrir les couches précédentes. Son dépôt est subitement interrompu par une violente catastrophe. De Puissantes éruptions se succèdent alors sans discontinuer jusqu'à la fin du trias, avec de fréquentes
variations dans leur intensité et dans la nature de leurs produits. Le principal foyer de l'activité plutonique est la partie supérieure du val de Fassa, où les tufs abondent, tandis que les environs de Predazzo se l'ont remarquer par la variété des roches à structures granitique, porphyrique ou compacte. Tandis que les mélaphyres basiques (porphyres augitiques) et leurs tufs remplissent la contrée de Fassa, celle de Predazzo voit se succéder la roche du Monzoni ,
le granite à tourmaline, le porphyre à ouralite, le
mélaphyre, la porphyrite à liebénerite, et le porphyre syénitique.
C'est pendant cette période, et sous les influences les plus multiples, que se développe la riche faune de SaintCassien. Puis les éruptions cessent et font place au dépôt des célèbres dolomies et des calcaires du trias supérieur, recouverts par les couches de Raibl, dernier étage de la formation triasique. Pendant le dépôt du lias, le Tyrol méridional s'élève peu à peu hors de la mer, qu'il refoule de plus en plus loin vers l'Est. Enfin, depuis cette période, le territoire de Predazzo et de Saint-Cassien n'a plus été recouvert par les eaux.