Annales des Mines (1864, série 6, volume 6)
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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE
DU TYROL MÉRIDIONAL.
l'inconvénient de réunir en un seul groupe des roches appartenant à de £ séries géologiques, très-distinctes ; or c'est une idée qui paraît devoir, à. juste titre, prévaloir dans.la classification des roches; qu'il faut avoir égard aux caractères géologiques au.moins autant qu'à la composition mi-
chapitre ; néanmoins la question des noms une fois vidée, il faut reconnaître que la division des mélaphyres du Tyrol méridional en deux classes est parfaitement fondée. Dans le Nord, les cristaux de pyroxène abondent clans la pâte, les variétés amygdaloïdes et les tufs dominent; l'éruption est à la fois basique et plutonique ; dans le Sud, au con-
néralogique. On peut alléguer encore contre le choix des termes employés par M. de Richthofen d'autres raisons qui, pour être d'un ordre moins élevé, n'en., sont pas moins concluantes, L'auteur, pour justifier sa définition, invoque le cas des mélaphyres de l'Allemagne centrale,,notamment du Thiirin-
ger-Wald, qu'il dit être composés d'amphibole et d'oligoklase, et, à propos des mélaphyres d'Ilfeld dans le:Hartz , il croit, pouvoir tirer la même conclusion d'un premier travail de M. Streng, où cependant la question de la constitution minéralogique, était réservée. Or, depuis cette époque, M. Sochting et M. Girard ont cherché à établir que la plupart des mélaphyres, et ceux du Thilringer-Wald en particulier, se composaient d'augite et de labrador ; et, dans une: publication récente, .M, Streng
a montré que les éléments essentiels de la roche d'Ilfeld sont le labrador et un .schillerspath alumineux, c'est-à-dire, d'après le même auteur, une modification pseudomorphique du pyroxène. Il résulte de ces faits que, si l'on persistait dans la, définition que nous combattons, on serait conduit à exclure de
la classe des mélaphyres presque toutes les roches auxquelles cette dénomination a été primitivement appliquée, et conservée par M. de Richthofen lui-même, pour y faire entrer des roches qui, comme le porphyre amphibolique
Potschappel, n'ont que très-peu de rapports avec les porphyres noirs de l'Allemagne centrale. Ces considérations nous paraissent suffisantes pour justifier le maintien du nom de mélaphyres à toutes les roches porphyriques telles qu'elles ont été définies en tête de. ce
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traire , les cristaux de feldspath dominent, les variétés
amygdaloïdes manquent presque compié,tement, et la texture est ou compacte ou porphyrique à la manière des mélaphyres de l'Allemagne centrale; enfin la teneur en silice est plus grande. Nous sommes donc conduits à distinguer deux types, le mélaphyre basique ou avgitigue, et le mêlaphyre acide ou feldspalhioue4 entre lesquels viennent s'échelonner de nombreux intermédiaires établissant la transition d'une classe à l'autre ; examinons successivement chacun de ces, deux groupes. T. illélaphyres basiques.
10 Mélaphyre normat de l'Alpe de Seiss. Le type normal des ,mélaphyres basiques ou augitiques est le porphyre à cristaux.d'aughe de l'Alpe de Seiss et du val di Duron ; la pâte est d'un noir de basalte et assez compacte ; on y distingue des cristaux de pyroxène augite et de labrador et des grains de fer oxydulé titanifère. L'angite se' présente en cristaux noirs, translucides et d'un jaune verdâtre en lames minces, à cassure conchoïdale, et clivables suivant g'; mais les surfaces extérieures sont indéterminées, et l'altération atmosphérique elle-même ne
met pas en évidence d'autres faces planes que celles des clivages. La dimension des cristaux varie entre 2 et 6 millimètres.
Le labrador est très-abondant, mais toujours en petits individus brillants, sur les faces desquels on reconnaît, à la loupe, les stries ou plutôt les cannelures caractéristiques