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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE

objectaient que la magnésie ne saurait exister à l'état gazeux, il répondait que bien des substances réputées fixes sont susceptibles d'être entraînées par la vapeur d'eau, et ses adversaires ayant observé qu'en plusieurs endroits le mélaphyre se trouvait en contact avec des calcaires qui n'avaient pas subi de modification, M. de Buch essayait de l'expliquer en invoquant l'exemple des volcans actuels, où la principale action des vapeurs ne se fait sentir qu'à une certaine distance du cratère; enfin, là où il n'existait pas de mélaphyre au voisinage de la dolomie, il fallait admettre qu'il existait invisible dans la profondeur. Le vice capit al de cette théorie était de recourir à une foule d'hypothèses qui mettaient en jeu des forces d'exception; il fallait invoquer la pression, la vapeur d'eau, une température énorme, sans pouvoir, avec tout cela,, donner la moindre idée des réactions chimiques en vertu desquelles la magnésie serait enlevée aupélaphyre et viendrait se combiner à l'acide carbonique du calcaire. On ne tarda donc pas à abandonner les idées de M. de Buch pour chercher à expliquer la dolomitisation par toute réaction susceptible de donner naissance a du carbonate double de chaux et de magnésie. MM. Haidinger et de Morlot, entre autres, montrèrent qu'une dissolution de sulfate de magnésie peut transformer le calcaire en dolomie en précipitant du gypse; encore cette réaction exige-t-elle une température et une pression considérables. Plus tard, on fit voir

DU TYROL MÉRIDIONAL.

présider à sa naissance. C'est pourquoi une dolomie en particulier étant donnée, c'est plutôt dans les circonstances de son gisement que dans des réactions de laboratoire, conçues à priori, qu'il convient d'aller chercher le secret de

son origine. C'est ce que M. de Richthofen a essayé de faire pour les dolomies du Tyrol, et l'observation l'a conduit à une théorie originale, que nous allons exposer et discuter brièvement. La dolomie du Salem se trouve intercalée au milieu de couches sédimentaires qui n'ont subi aucun dérangement ; elle appartient donc à la série de ces couches, et, abstraction faite des filons insignifiants de mélaphyre qui la traversent, on peut dire qu'aucune action mécanique violente

n'est venue affecter son gisement postérieurement à son dépôt. Mais sa structure atteste une transformation chimique profonde. La substance des fossiles a entièrement disparu, et l'intérieur des coquilles est tapissé de cristaux rhomboédriques, absolument comme le sont les innombrables cavités ramifiées dont la roche est traversée. M. de Richthofen en conclut que ces cavités existaient dès l'origine du dépôt, et il ne voit pas d'autre moyen d'expliquer cette structure caverneuse que d'admettre que les massifs dolomitiques ont été créés par des coraux constructeurs vivant en société. Il arrive à la même conséquence par l'examen des circonstances géologiques. Le Langkofi, par exemple, forme

que l'action lente des eaux d'infiltration peut suffire, à elle seule, pour produire le phénomène ; enfin d'autres

un massif de 1,5oo mètres de hauteur, tombant à pic de tous côtés, et nettement séparé des massifs analogues du

observateurs établirent que la dolomie peut se former directement, sans passer par l'intermédiaire dn calcaire, par précipitation chimique. La conclusion qu'il est légitime de tirer de tous les tra-

voisinage ; cet isolement peut-il etre attribué à l'action des eaux? Il faudrait imaginer un ravinement d'une violence

vaux auxquels cette question a donné lieu, c'est qu'il

aident si puissamment l'action des eaux. Il y a plus, dit

n'existe pas, pour la dolomie, un mode de formation unique, mais que, suivant les cas, les causes les plus diverses peuvent

l'auteur : si les dolomies, isolées aujourd'hui sous forme de massifs, n'étaient que les débris d'unepuissante formation,

inouïe, et d'autant plus que la roche ne présente aucune de ces fissures naturelles résultant de la stratification et qui