Annales des Mines (1864, série 6, volume 6)
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APPAREILS FUMIVORES
presque totalité de leurs approvisionnements de combustible. Ce sont les bassins de l'Allier et de l'Aveyron, d'une part ; celui de Sarrebrück, d'autre part : et l'on sait que les houilles de von der Heydt et de Dudweiler qui alimentent le réseau de l'Est, de Bézenet et d'Aubin qui alimentent celui d'Orléans, sont les plus fumeuses et les plus difficiles qui soient employées en France. On peut donc dire sans présomption, que ces deux compagnies sont en possession d'une
solution qui peut-être n'est pas la plus parfaite possible, mais qui atteint en définitive le but principal : celui de la combustion de la fumée, d'une manière assez complète et générale pour rendre le système applicable à tous les charbons ; et qui, de plus, tout en satisfaisant aux conditions non moins importantes d'une construction pratique et durable, d'une conduite du feu facile, conserve intacte la puissance des machines. Enfin cet appareil a eu pour résultat inattendu de procurer le double avantage d'une économie notable sur les consommations de combustible, et de permettre d'abandonner l'emploi du gros charbon pour adop-
ter celui du tout venant, contenant environ un quart de menu charbon. Il nous a semblé inutile de donner ici la description du foyer Tenbrinck , et de rappeler les expériences qui ont officiellement constaté, à l'origine, la valeur de cet appareil. Les applications nombreuses et incessantes qu'il reçoit sur les lignes d'Orléans et de l'Est qui emploient des charbons très-difficiles, sont pour tout le monde une preuve convaincante que les conditions essentielles du programme se trouvent convenablement remplies. Nous renvoyons aux notices qui ont éte insérées dans diverses publications scientifiques et industrielles. A cet égard on ne saurait consulter un travail plus complet et plus instructif que le « Rapport à Son Excellence le
« ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux « publics, sur l'emploi .de la houille dans les machines
DE MM. TENBRINCK ET BONNET.
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« locomotives et sur les machines à foyer fumivore du sys:-
« tème Tenbrinck » par M. l'ingénieur en chef Couche. Une dépêche ministérielle en date du 26 janvier 1861 avait chargé ce savant ingénieur de suivre l'application du foyer Tenbrinck et de lui rendre compte des résultats observés. Le rapport de M. Couche, qui est du 2 o janvier 1862, a été publié par ordre du ministre, et inSéré dans les Annales des mines (6' série, t. I, p. 1).
Tant qu'il s'est agi avant tout de rechercher un moyen efficace et pratique de consumer la fumée, la solution du problème a été dominée par ce but suprême, remplacer le coke par la houille, pourvu que la fumivorité ne soit pas acquise au prix d'un sacrifice sur la puissance des ma chines, d'une complication inadmissible dans leur construction et dans leur marche ordinaire. La question des économies à réaliser sur la consommation de combustible et sur le choix du charbon, malgré son importance, n'avait alors qu'un caractère secondaire. A l'époque où M. Couche publia le travail dont nous venons de parler, il avait déjà pu constater une économie notable sur les consommations. En mitre, des essais sérieux et concluants avaient fait naître l'espoir de substituer au gros le charbon tout venant (de von der Heydt, Est). Mais comme il n'existait encore que cinq machines munies du foyer Tenbrinck, nous pensons que les résultats favorables qui ont été signalés, ne pouvaient être considérés que comme l'indice d'un progrès nouveau. Il en est maintenant tout autrement; les moyens de brûler la fumée sont hors de cause, et la question secondaire du choix du combustible et d'économie dans les consommations, reprend la principale importance. Or la compagnie de l'Est possède aujourd'hui plus de 120 machines en service munies d'appareils fumivores. La comparaison des consomma-fions acquiert ainsi un caractère de certitude qu'elle n'avait pas auparavant. En outre, depuis un an et demi, toutes ces.