Annales des Mines (1864, série 6, volume 6)
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REVUE DE GÉOLOGIE.
Le terrain sidérolitique s'étend au Nord et à l'Est de Montbéliard, formant des bassins très-irréguliers et peu étendus qui sont recouverts par la mollasse et par le terrain diluvien. Sort âge, comme le remarque M. Con t ejea n, est difficile à préciser ; on sait seulement qu'il est postérieur aux terrains jurassiques et antérieur au miocène. M. M a ussier (1) a fait de son côté une étude spéciale du minerai de fer ....xploité pour la forge d'Audincourt. Tantôt il se trouve dans les couches du terrain tertiaire clans lesquelles il s'est formé, tantôt, au contraire, il a été remanié. Le minerai originaire Pst presque toujours de qualité supérieure; il appartient à un vaste dépôt qui est situé à l'Est d'une ligne menée entre huppe et Audincourt, et qui occupe une dépression du terrain jurassique. Ce dépôt atteint too mètres d'épaisseur à Roppe; il a pour toit un poudingue à blocs calcaires cimenté par une argile avec grains de minerai de fer. Au-dessous, on rencontre une masse épaisse d'argile, ayant une couleur variée, dans laquelle les grains de minerai de fer sont disséminés en amas irréguliers. Le terrain sidérolitique se prolonge sous le terrain tertiaire miocène, consistant en argiles et calcaires marneux; c'est notamment ce que l'on peut constaterfacilement dans les exploitations d'Exincourt (Doubs) et de Fèche-l'Église (liant- Rhin). Près de Délemont, M. Qui qu er ez et les géologues suisses ont signale du minerai de fer qui est dans les mêmes conditions de
gisement que celui duquel nous venons de parler; quelquefois cependant ce minerai a subi des bouleversements, et à DevelierDessus il a été replié sur lui-même au voisinage du calcaire jurassique. Quant au minerai remanié, il forme, d'après M. M aussi e r, des traînées irrégulières, que les Mineurs du pays appellent des veines. Ces veines ont rarement plus de t mètre d'épaisseur ; elles suivent
des cavernes sinueuses et allongées, ouvertes dans le calcaire jurassique et communiquant quelquefois entre elles. La
section des cavernes varie de t à Io mètres quartés, et la longueur sur
laquelle on y trouve du minerai peut être de plusieurs centaines de mètres. Le minerai de fer est disséminé au milieu d'une argile jaune boueuse qui a rempli les cavernes; il porte des traces évidentes de transport par l'action des eaux et divers fossiles l'accompagnent; il y a notamment des encrines et des belemnites prove(1) Bulletin de la Société de l'industrie minérale, 1861; VI, 67S.
ROCHES MÉTALLIFÈRES.
417 nant du terrain jurassique, et aussi des ossements de vertébrés diluviens. Il est donc facile de comprendre pourquoi il donne du minerai phosphoreux et de médiocre qualité.
Autun.M. H. G i sl a i n (t) a signalé à l'attention les gîtes de fer reconnus dans les environs d'Autun. Leur nombre, suivant lui, serait considérable, car il s'élèverait à t5o Nous donnons ici l'indication de leur gisement, en faisant d'ailleurs toutes réserves quant
à l'importance industrielle qu'ils peuvent avoir. to Les minerais d'alluvion de ce district métallifère appartien-
nent à deux assises : ceux de l'assise supérieure reposent sur le calcaire à gryphées arquées; leur épaisseur est habituellement de om,5, et elle ne dépasse pas 2 mètres. Ceux de l'assise inférieure sont entre des bancs d'argile ou de sable, et leurs grains sont plus volumineux que les précédents. Ils sont tantôt au jour, tantôt sous t à 2 mètres de terre de recouvrement ; la puissance moyenne de l'assise ferrifère exploitable serait environ de o',8e, et elle pourrait atteindre 2 mètres. 20 Le minerai de fer en couches se montre aussi à différents niveaux dans les terrains stratifiés des environs d'Autun. Ainsi quelques rognons irréguliers ont été observés dans le terrain houiller et dans les schistes bitumineux du Grand-Moloy.
Le terrain jurassique contient. d'un autre côté, des couches de minerai dans l'oxfordien, dans la grande oolite, dans l'oolite inférieure et surtout à la base du lias. C'est à ce dernier étage qu'appartiennent les mines bien connues de Thostes et de Beauregard. 3' Du minerai en filons ou en amas se rencontre encore dans les porphyres et dans les gneiss qui entourent le terrain houiller du
bassin d'Autun. D'après M. G i sl ai n, quand on avance d'Épinac vers le canal de
Bourgogne, l'acide phosphorique contenu dans ces minerais tendrait à diminuer, tandis que la teneur en fer tendrait au contraire à augmenter; ainsi, au district d'Écutigny, elle est seulement de 22 p. tee; mais à Vieq, elle s'élèverait à 25, puis à 30 aux environs de Sainte-Sabine, et même à 31t à Vandenesse.
Une carte indique la position de ces différents minerais de fer, et M. Gisl ai n énumère les avantages qu'une grande usine à fer établie près d'Autun trouverait, suivant lui, dans le voisinage d'un bassin houiller important et dans la création de nouvelles voies ferrées. (i) D« fer et du charbon 4 Epinac-Autun el environs.
Paris.