Annales des Mines (1864, série 6, volume 6)
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REVUE DE GÉOLOGIE.
Les mines de cuivre de la Soledad, Sud de la Californie (1). bien que connues depuis vingt ans, ont été négligées jusqu'ici pour les mines d'or ; mais des découvertes récentes y ont été faites et plusieurs exploitations viennent d'y être entreprises sur une grande
échelle. Dans beaucoup d'endroits le cuivre se montre à l'état natif. Tout paraît indiquer qu'il y a dars cette région des mines de cuivre et d'argent dignes d'attirer l'attention. A hm kilomètres plus au nord, en suivant la vallée de la Soledad,
au versant d'une montagne qui sépare cette vallée du désert, on trouve les mines de cuivre dites Big Mealow. Ces mines sont très-étendues, et on suppose aussi qu'elles sont riches ; cependant, comme elles ont été découvertes depuis peu, aucune exploitation sérieuse n'y a encore été entreprise. Des mines de cuivre très-remarquables sont situées sur les deux rives du Colorado et à proximité de la rivière, à une distance d'environ 480 kilomètres de Los Angeles et dans une direction EstSud-Est.
Presque toutes contiennent du cuivre oxydé noir et du cuivre oxydulé rougeâtre. Les gîtes sont nombreux et se rencontrent sur une étendue de i5o kilomètres; mais sur aucun point on n'a poussé les fouilles à plus de 6 mètres de profondeur; toutefois, le minerai est riche et abondant, en sorte que tout porte à croire que son exploitation donnera de bons résultats. Dans ces mines, le cuivre est d'ailleurs associé à l'argent, Dans une lettre adressée à M. Eue de Beau m o n t, Canada. M. le D' C. T. Jack son (2), donne quelques renseignements sur deux mines de cuivre du Canada qu'il a visitées récemment. Près d'Ilalifax, il signale un filon de cuivre gris ayant un mètre de puissance qui traverse un schiste argileux satiné, appartenant au système taconique. La mine de cuivre d'Acton qui se trouve également dans le Canada oriental n'est pas moins remarquable par sa richesse que par son gisement. D'après M. Jack son , cette mine est ouverte dans une couche de calcaire magnésien qui est intercalée dans le schiste taconique; elle contient divers minerais de cuivre. L'épaisseur du gîte exploitable peut atteindre jusqu'à 6 mètres.
ROCHES MÉTALLIFÈRES.
429 l. Gauldrée-Boneau (,), ancien ingénieur des mines et
consul général de France. au Canada, a visité les mines de cuivre d'Ascot d'Upton, de Saint-Flavien et de Leeds (Harvey-1E11).
Voici la description qu'il en donne d'après ses observations et d'après les renseignements qui lui ont été communiqués par le Geological Survey du Canada, notamment par sir Will iam Logan. Le minerai d'Ascot est contenu dans des schistes micacés, et le gîte cuprifère peut avoir d'épaisseur. C'est un calcaire associé à des roches chloritiques. Le minerai lui-même consiste en pyrite de cuivre; il renferme, en moyenne, avant d'avoir subi
aucune préparation mécanique, 7 à 8 p. .00 de métal. Les dépôts d'Upton ont beaucoup d'analogie avec ceux d'Acton; le cuivre est disséminé en amas, et en petites veines dans un calcaire magnésien qui est souvent cristallin et dont les étages supérieurs offrent les caractères d'une brèche ou d'un conglomérat.
A Saint-Flavien, le cuivre se trouve dans des veines ayant des directions très- variables , et la gangue du minerai est tantôt quartzense, tantôt calcaire. La roche encaissant les filons serait, d'après M. Gan Idrée-Boil eau, une diorite ainygdalcïde qui peut avoir Lino mètres de largeur et qu'on a suivie sur une longueur de 3 kilomètres. La couleur de cette roche est quelquefois d'un gris verdâtre et d'autres fois d'un rouge brun. Les diorites sont accompagnées de lits de calcaire et d'ardoise rouge; elles ont beaucoup d'analogie avec les roches amygdaloïdes qu'on observe sur les bords du lac Supérieur; elles contiennent, comme ces dernières, des
cristaux de quartz et de chaux carbonatée, ainsi que du cuivre natif. On a constaté aussi, dans les diorites de Saint-Flavien, présence d'une matière bitumineuse qui paraît être du pétrole solidifié par l'action de l'air.
A Leeds, les explorations géologiques ont été poussées plus loin que dans aucune autre partie du Bas-Canada. Dans la concession d'Harvey-Hill, les travaux ont pris un développement assez considérable pour qu'une compagnie industrielle ait dernièrement acheté, au prix de cinquante nulle livres sterling, la huitième partie des terrains miniers. Les roches consistent en schistes micacés, très-onctueux au toucher. Le minerai de cuivre forme des filons et des couches.
(1) Extrait d'un rapport adressé à M. le Ministre des Affaire s Étrangères par M. le Vice-ronsul de France à Los Angeles. (a) Comptes rendus, 1863;LVI, 635.
(1) Dépêche du 21 octobre 1863 adressée à M. le Minist Te d es A ffa ire étrangères par M. Ga ut d rée- Bo il eau, consul enéfal de France à Québec.