Annales des Mines (1864, série 6, volume 6)
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REVUE DE GÉOLOGIE. 470 D'après MM. Sullivan et O'Reilly, le zinc de Santander se
serait originairement précipité à l'état de carbonate, puis il aurait été partiellement changé en sulfure. Des fentes résultant de dislocations auraient d'abord été remplies par le minerai et se seraient ensuite élargies par l'action dissolvante de l'eau. Mais l'émersion de cette partie de la Péninsule Espagnole date seulement de l'époque tertiaire ; de plus, les mines de la vallée de Comillas oc-
cupent une fissure qui est certainement postérieure au terrain éocène. Il est donc probable que le zinc, aussi bien que le plomb qui l'accompagne, ne se sont pas déposés avant l'époque tertiaire. Si des eaux minérales sulfureuses et chaudes, comme celles qu'il y a encore maintenant dans les Pyrénées, ont ensuite traversé ou
atteint les gîtes de carbonates de zinc et de plomb, on conçoit qu'elles auront dû les métamorphoser plus ou moins en sulfures. Ces transformations peuvent, du reste, s'être produites pendant l'époque pliocène et même se continuer pendant l'époque post. tertiaire. GÉOGÉNIE.
L'étude des faits nous a paru devoir être séparée, autant que possible, des théories quelquefois assez incertaines par lesquelles on cherche à les expliquer ; d'un autre côté, malgré leurs imperfections, ces théories ne sauraient être passées sous silence, et elles . ont été réunies dans un chapitre particulier qui est consacre à la géogén ie.
Les sujets qui nous occuperont plus spécialement sont : l'action de l'eau et de la chaleur, la formation des gîtes métallifères, les causes du relief de l'écorce terrestre, l'explication des phases successives par lesquelles a passé notre globe, la durée des périodes géologiques.
Influence de l'eau sur la durée du refroidissement de la terre. - Des expériences ont été faites par M. de M ecquenem (1) sur des boulets chauffés au rouge, dans le but de comparer approximativement la durée de leur refroidissement dans de l'air à 20° et dans de l'eau qui était renouvelée et entretenue à une température d'environ 12°. (1) L'accord de la Bible et des sciences, par Edm. Marey-Monge, 43.
GÉOGÉNIE.
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Durée du refroidissement
Boulet de 8 ou de 103 millimètres. Boulet de 12 ou de i
S l'air. .
.
.
3h,4O
dans l'eau. 3',00" 3',30"
liapport. 73,33 74,28
Le refroidissement est visiblement beaucoup plus l'eau que dans l'air. Mais il ne s'ensuit aucunement rapide dans qu'on doive admettre avec M. Ed m. Mar ey -Mo nge qu'il s'est passé chose d'analogue pour la terre ; car son refroidissement n'aquelque pas eu lieu dans de l'eau froide, ni dans des conditions semblables à celles de l'expérience. L'eau ne représente, en effet, qu'une petite fraction de la masse de notre globe, et si l'on suppose à ce dernier une origine ignée, elle devait nécessairement se trouver elle-même à une haute température.
Infiltration capillaire de l'eau à de grandes
M. D a ub ré e (i) a constaté que si l'on prend uneprofondeurs. plaque d'une roche poreuse, telle qu'un grès, et qu'on fasse agir de la vapeur d'eau sur la paroi inférieure, pendant que la paroi supérieure est au contraire recouverte d'eau à l'état liquide, cette dernière n'est pas refoulée par la vapeur. De plus, l'expérience montre que l'eau, obéissant à une sorte d'appel
capillaire, marche avec rapidité vers la paroi chauffée par la vapeur, le long de laquelle s'opère d'ailleurs une évaporation active. Comme toutes les roches sont plus ou moins poreuses, on conçoit que l'eau superficielle puisse pénétrer par capillarité jusqu'à une grande profondeur dans l'intérieur de la terre, et en particulier jusqu'à celle où la température s'élève à i00°. Elle produirait ainsi une alimentation continue malgré la contre-pression, et elle viendrait remplacer l'eau qui est rejetée en si grande abondance par les volcans.
Les trachytes étant très-poreux , M. Dan b rée observe qu'ils pourraient être particulièrement soupçonnés d'établir une communication capillaire permanente entre l'eau de la surface et les masses chaudes qui leur servent de base. D'un autre côté, les volcans sont presque constamment près de la mer, ce qui semble bien indiquer que ses eaux ne sont pas étrangères à leur existence. «En résumé, dit M. D au b ré e, sans exclure l'eau originaire, et en quelque sorte de constitution initiale, que l'on suppose généralement incorporée aux masses intérieures et fondues, je serais (i) Bulletin de la Société géologique [2], XXIII,
193.