Annales des Mines (1865, série 6, volume 7)
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A COTATAY, PRÈS SAINT-ÉTIENNE.
EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR,
par la chaudière éclatée, en supposant qu'elle fût la plus fortement chauffée, se serait condensée dans les autres chaudières en élevant leur température, jusqu'à ce que l'équilibre fût établi avec une pression de 5 atmosphères. En résumé, je crois que les causes qui ont amené l'explosion sont : en premier lieu, l'imprudence du mécanicien qui, par défaut d'alimentation, a laissé la chaudière arriver au rouge, et qui ensuite a introduit de l'eau froide au lieu de laisser tomber peu à peu le feu ; En second lieu, la pression trop forte à laquelle les sou-
papes étaient chargées, pression qui a dû contribuer à la
rupture, soit parce qu'il a suffi d'un moindre excès de pression pour faire déchirer la tôle, soit parce qu'elle a lhcilité avant l'explosion la grande dépense de vapeur. Effets de l'explosion. - Les effets de l'explosion ont été très-considérables. D'abord on a eu à déplorer la mort de deux hommes. Le mécanicien, qui était sur la chaudière, a été lancé contre le toit, et est retombé mort presque à la même place. Un ouvrier puddleur qui se trouvait devant la chaudière B (Pl. Il, fig. o) a été tellement brûlé par la vapeur, qu'il a succombé le surlendemain. Enfin trois autres ouvriers ont eu des brûlures et des contusions plus ou moins graves. La chaudière a été rompue en quatre fragments. Au milieu
une portion a (fig. o), comprise à peu près entre deux sections droites, a été lancée verticalement en se déchirant suivant une génératrice ; elle a fortement ébranlé la toiture, dont toutes les tuiles sont tombées, et dont une poutre a été fortement endommagée. Elle est retombée à la même place, entièrement déployée. Une autre portion b s'est également déployée et est retombée à environ 15 mètres de
là dans l'usine. Les deux bouts sont partis en sens inverse
en se déviant un peu en avant où la résistance était moindre. Le massif de la seconde chaudière n'a pas été notablement endommagé. Le bout c a passé au-dessus
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de deux fours à puddler, puis a rencontré le montant d'un marteau-pilon, ce qui l'a rejeté en avant. Les deux montants du marteau-pilon ont été brisés, celui qui a 'reçu le choc en deux endroits et l'autre en un seul; le marteau est pourtant resté droit, maintenu par la tige du piston. Le fond hémisphérique était fortement déprimé en dedans. La déformation s'étendait jusque sur la partie cylindrique, et il y avait une longue déchirure provenant du choc contre le montant du marteau-pilon. L'autre bout d s'est d'abord
élevé; il a renversé en passant un montant de pierre de taille séparant le portail de l'usine d'une fenêtre; l'une de ces pierres a été lancée à plus de 3o mètres. Le bout de chaudière a ensuite ricoché sur le sol et s'est arrêté à 3o mètres environ de son point de départ, après avoir rencontré deux tonneaux de riblons dont l'un a été renversé et l'autre coupé à om,20 au-dessus du sol. Le fond était déchiré et la tôle rentrée en dedans, ce qui doit être attribué
au choc contre les pierres de taille. Les deux parties du tirant étaient restées avec les bouts de chaudière, la clavette avait été brisée. On voit donc que les projections ont été très-violentes,
et que les déchirures se sont produites sur de grandes longueurs. La vapeur, qui s'est brusquement répandue dans
l'usine et qui a brûlé les ouvriers les plus rapprochés; a renversé un pan de mur en M. C'est elle aussi qui a probablement causé les plus grands dégâts à la toiture.
On a représenté sur le plan (fig.
o)
et sur l'éléva-
tion (fig. 9) les trajectoires qu'ont dtst suivre les fragments, ainsi que les positions où ils se sont arrêtés. L'élévation donne l'état de l'usine après l'explosion.
Enfin, on, a recomposé la chaudière avec ses divers fragments.