Annales des Mines (1865, série 6, volume 7)
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EXPLOSION D'UNE MACHINE LOCOMOTIVE.
EXPLOSION D'UNE MACHINE LOCOMOTIVE.
Il serait oiseux de chercher à calculer les effets mécani ques de l'explosion ; le problème présente trop d'inconnues, Cependant on peut apprécier l'effet produit sur l'arrière de -la machine par le brusque arrachement de tôles dont une seule pesait 275 kilogrammes. Le recul a été assez violent pour rompre les rails et la barre d'attelage, et pour soulever l'avant de la machine dont les roues sont retombées dans le ballast.' lais alors, ainsi que j'ai pu le constater après l'accident, le levier de marche avait déjà été placé par le mé-
en fussent restées. Malgré l'évidence de ces preuves, il y en a une plus convaincante encore. Le ciel du foyer de la machine o,155 était muni d'un plomb destiné à fondre en cas
canicien dans le sens de la marche en avant; comme
Les preuves de la non-exagération de pression ne sont pas moins, évidentes. Mais elles résultent de dépositions qu'il est utile de rapporter, et qui d'ailleurs confirment ce qui
d'ailleurs l'arrachement de la tringle du régulateur avait eu pour effet de laisser libre l'introduction de la vapeur dans les cylindres, les pistons ont agi sur les roues motrices qui ont fait avancer la machine. Ainsi s'explique le déplacement de 2 1 mètres de celle-ci, alors que le tender et le reste du train sont restés en place. Après avoir exposé les conditions dans lesquelles s'est
produit l'accident du 27 juin et les conséquences qu'il
a
- amenées, il me reste à en rechercher les causes. Pour bien
préciser la question, il importe d'abord de mettre de côté les causes ordinaires d'explosions de chaudières fixes ou locomotives ; savoir : le défaut d'alimentation, le nettoyage imparfait, l'exagération de pression. L'examen minutieux de toutes les parties de la chaudière
a démontré de la manière la plus certaine qu'il n'y avait pas eu manque d'eau. Les tubes et les parois du foyer étaient parfaitement intacts, à l'exception d'un seul point très-rapproché de la grille, où le cuivre de la plaque de gauche était légèrement brûlé. Il faut évidemment attribuer
cette altération du métal à la continuation du féu après rexplosion , alors que la chaudière était vide et que l'on -.était dans l'impossibilité d'éteindre immédiatement le feu, la porte du foyer étant obstruée par le renversement de la plaque d'arrière de l'enveloppe. D'ailleurs y eût-il eu man-
gue d'eau, ce n'est jamais près de la grille que les traces
d'abaissement du niveau de l'eau. Ce plomb est resté parfaitement intact. Le même examen de la chaudière a démontré d'une manière aussi certaine que le nettoyage avait été complet depuis peu de temps. Ainsi s'est trouvé corroboré le dire des agents de la compagnie de l'Est, affirmant que la machine avait été nettoyée le 25 juin.
vient d' être établi. La machine la Tcherndia la° o0.55 est arrivée à Vesoul,
le 26 juin à 111.,52' du matin, remorquant le train de marchandises n° (4o) 65. Le mécanicien Durand l'a conduite au dépôt vers une heure de l'après-midi, lorsqu'il eut fait les manoeuvres nécessaires. A ce moment la pression n'était déjà que de S ou 4 atmosphères seulement ; elle baissa encore rapidement lorsque la machine fut abandonnée à elle-même. Le 27 à 11,40 du matin, c'est-à-dire plus de douze heures
après l'entrée de la machine au dépôt, l'allumeur Charrière
est venu en allumer le feu ; l'eau était chaude encore. mais il n'y avait aucune pression. De l'Yi° à 5 heures la pression s'est élevée lentement à 4. atmosphères ; Charrière commençait à alimenter au moyen de l'injecteur Giffard, quand le chauffeur Bretton arriva et se plaignit vivement de lui parce que la chaudière n'était ni pleine d'eau ni en pression. 11 s'empressa alors de faire le nécessaire pour être prêt au moment du départ. A cet effet, il ouvrit le souffleur pour activer le feu et fit marcher l'injecteur pour alimenter. A. 3',3o la chaudière était pleine d'eau et la pression était de 6 atmosphères. L'allumeur Charrière et le mécanicien de
dépôt, Bardot, qui l'un et l'autre sont montés sur la ma-