Annales des Mines (1865, série 6, volume 7)
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VOYAGE DANS LES BASSINS
DU HODNA ET DU SAHARA.
débit et déposent encore du travertin ; mais ce dernier diffère essentiellement par sa texture du travertin ancien de l'époque quaternaire; il est spongieux et ne forme pas de couches bien régulières. Les ponts naturels du Rummel sont dus à des dépôts de travertin plus ou moins anciens. Il en est encore qui sont en voie de formation : des sources thermales se montrent à diverses hauteurs dans la coupure du Rummel; elles déposent le long de la paroi d'où elles jaillissent un enduit de travertin qui s'avance graduellement vers la paroi opposée et constitue ainsi à la longue un de ces ponts naturels qui causent l'admiration du voyageur. C'est à Constantine que j'ai été frappé de la grande abondance des sources d'eau potable qui émergent du sein du terrain crétacé avec des températures plus ou moins élevées; ce sont de véritables sources jaillissantes thermales simples,
qui doivent leur thermalité à la profondeur d'où elles proviennent. Aussi j'ai toujours marché le thermomètre et le baromètre à la main ; mais c'est le thermomètre surtout qui m'a donné les indications les plus précieuses.
Voici quelques déterminations de température et de débit faites en février 1861 pour les sources thermales des environs de Constantine
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Entre Constantine et Sabla on trouve aussi d'autres sources très-remarquables.
J'ai visité d'abord l'Aïn Bou Mezzoug, dont la température est de 25°,75 et le débit d'environ 900 litres Par seconde; c'est une véritable rivière sortant du terrain crétacé et que les Romains amenaient à Constantine au moyen d'une conduite dont on voit encore quelques restes, notamment une portion d'aqueduc porté sur des arceaux auprès de la ville. M. Lebiez, ingénieur des ponts et chaussées à Constantine, a étudié un projet pour amener de nouveau les eaux de cette rivière jusqu'à Constantine ; il a fait à la source des expériences intéressantes et bien motivées, du reste, qui ont prouvé que le point d'émergence s'était élevé par les déblais apportés par les hommes et par les éléments atmosphériques, ce qui avait diminué notablement le débit. Plu d au sud, l'Aïn Fesguia, dont le débit est d'environ 200 litres par seconde et la température de 18°,66 à 19°,5o, sort du pied du massif secondaire du djebel Guerioun. Plus loin la route de Constantine à Batna passe entre le Chott Tinsilt et le Chott Mzouri qui sont séparés par un mamelon de gypse métamorphique associé à une roche éruptive, et qui sont affermés à M. Rouennet, pour l'exploitation des sels qu'ils renferment. D'abord cet industriel
s'est livré à l'extraction du sel marin qui forme en été TEM PÉ SA TURC.
Source de Sidi Mimoun. Id. de Sala Bey. Id. de Sidi Rached. Id. de la rive gauche du Rummel, à 8 métres au-dessous du lit. . Id. d'Aïn Rabah . Id. du Hamma
degrés. 35,00 28,00 28,33
DÉBIT
par seconde. II Ires.
2533 45
4
28,00 38,50
18
33,10.
700
50
Les eaux du Hamma constituent une véritable rivière qui fait mouvoir plusieurs moulins.
une couche de 0m,1 o à 0", 12 d'épaisseur dans le lac Tinsilt,
le plus riche des deux en sels. Mais il a découvert qu'il pouvait se former naturellement du sulfate de soude par. double décomposition du sulfate de magnésie et du chlorure de sodium, pendant les froids de l'hiver. L'hiver de 1860 à 1.861 n'ayant pas été pluvieux, a favorisé trèsnotablement cette réaction chimique, et M. Roueunet a pu extraire du lac Tinsilt plus de 1. 000 quintaux métriques de sulfate de soude qui seront utilisés à la salpêtrière de Biskra.
L'extraction du sulfate de soude est une industrie tout