Annales des Mines (1865, série 6, volume 7)
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SOURCES MINÉRALES
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DE LA PROVINCE. D'ALGER.
très-énervante pour des constitutions déjà débilitées par les maladies, ainsi que l'annonce le rapport de la commission de 1851. Aussi ces eaux ne sont que très-peu fréquentées dans la saison .des chaleurs, même par les indigènes ; c'est ce qu'indique du reste le relevé des bains qui ont été pris dans le courant d'une année. La présence d'un gardien des eaux, établi par ordre de M. le maréchal Randon, a permis de faipe à cet égard une statistique assez rigoureuse, parce que ce gardien perçoit 5 centimes par bain pour entretenir
la propreté de la piscine de Sidi-Soliman et maintenir l'ordre parmi les indigènes juifs et arabes. Voici, en effet, comment les bains se répartissent dans le cours d'une année : Janvier Février
135 bains. i30
Mars Avril Mai
5115
Juin Juillet.
Août.. Septembre. Octobre Novembre. Décembre Total
1.
783
1.5.0 100
6.
5 lji5 bains.
Sur ce nombre, 400 au maximum ont été pris par des Eurôpéens ; le reste a été pris par des indigènes.
Les nombres donnés pour janvier, février, mars, avril, mai, sont tirés du livre de comptes du Gardien, pour l'année 1859. Les nombres donnés pour les mois de juillet à décembre ne sont qu'approximatifs, parce qu'en 1858 le gardien confondait sur son livre de comptes les recettes des bains avec les recettes de diverses natures qu'il faisait en donnant
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des chambres ou en donnant à manger aux baigneurs. Cependant, tels qu'ils sont, ils présentent une approximation suf-
fisante, pour qu'on puisse en conclure, que la grande fréquentation des bains a lieu pendant les mois de mai et juin, et pendants les mois de septembre et octobre. La pratique des indigènes montre que les bains de Hammam-Melouan ne sont pas fréquentés pendant les grandes chaleurs de l'été, c'est-à-dire .pendant les mois de juillet et août. A cette époque, ce sont les Arabes des environs même de HammamMelouan qui viennent prendre quelques bains. Ainsi la pra-
tique séculaire des indigènes est d'accord avec la théorie, pour établir que le séjour d'Hammam-Mélouan est insupportable pour les malades pendant les fortes chaleurs de l'été. Une circonstance indépendante de la situation topographique de Hammam-Melou.an vient encore augmenter l'incommodité du séjour de cette localité, c'est l'habitude de sacrifices de poules, de brebis et de chèvres que les in-
digènes font à chaque heure du jour au génie des eaux thermales. Les entrailles de tous ces animaux sont jetés au milieu du marais de Hammam-Melouan ; il doit donc se dégager de là pendant les chaleurs estivales, des miasmes infects qui rendent la localité insalubre. Les israélites, après avoir sacrifié leurs poules, jettent le corps entier de l'animal au milieu du marais. Nul doute que si l'on pouvait empêcher les indigènes de jeter ainsi des débris d'animaux au milieu du marais thermal, on ne détrui sît complétement pendant l'été une -des principales causes de l'insalubrité d'Hammam-Melouan. Il serait probablement impossible de proscrire d'une .manière absolue ces habitudes séculaires ; mais on pourrait les régulariser et en atténuer les inconvénients en obligeant à faire les sacrifices en un point déterminé de la vallée, et à jeter les issues d'animaux soit dans le lit même de l'Harrach, soit dans un point déterminé du plateau submersible. Dans ce dernier cas, le gardien serait tenu d'enlever ces débris à la fin de