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Annales des Mines (1865, série 6, volume 7)

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SOURCES MINÉRALES

élevée, il est probable que les indigènes ne fréquenteraient plus les eaux de Hammam-Melouan. Du reste, ils n'iront jamais loger dans la maison d'habitation pendant leur séjour aux eaux chaudes. C'est donc hors de l'Algérie qu'il faut chercher les éléments de la prospérité d'un grand établissement thermal. Évidemment, on ne saurait engager l'État à construire à ses frais un établissement de ce genre, ce serait une entreprise offrant beaucoup trop de chances aléatoires; un particulier seul pourrait la tenter à ses risques et périls;

il est vrai que l'État serait intéressé de toutes manières à la prospérité de l'établissement thermal, puisqu'il se réserverait sans aucun doute un certain noinbre de bains à distribuer gratuitement aux militaires de tous grades, aux fonctionnaires de l'ordre civil, et à la population indigente,

et qu'en outre l'affluence des étrangers serait une

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DE LA PROVINCE D'ALGER.

source

de richesse pour la Colonie; l'État pourrait donc contribuer

en tout ou en partie à l'exécution de la route carrossable définitive qui relierait le village de Rovigo à l'établissement thermal. Cette route coûterait environ 250,000 francs, à cause des difficultés que Fou aurait à surmonter ; elle serait un agrément de plus pour les baigneurs, en leur offrant un nouveau lieu de promenade et en permettant à

ceux qui auraient de la fortune d'aller faire de longues excursions soit à cheval, sQit en voiture dans les différents points de la plaine de la Métidja. L'importance de l'établissement proprement dit dépendrait de la quantité d'eau thermale dont on pourrait disposer. On a vu qu'avec des travaux peu coûteux le débit de ces eaux, qui est aujourd'hui de 5"',21 par seconde, pourrait être porté très-probablement à 6 litres par seconde, ce qui permettrait de donner mille bains par jour. On pourrait donc construire un établissement thermal renfermant quatrevingts cabinets particuliers pour bains et douches, une piscine pour les indigènes et une piscine pour les malades des hopitaux civils et militaires.

Cet établissement pourrait coûter environ 20 o. 000 francs.

Enfin l'hôtel et ses dépendances, la conduite d'eau, les routes muletières qu'il y aurait lieu d'ouvrir dans les montagnes pour procurer aux baigneurs des promenades variées, l'achat du terrain sur lequel toutes ces dernières constructions seraient établies, pourront s'élever à 35o. 000 francs environ, de telle sorte qu'une somme de 800. 000 francs serait nécessaire pour l'édification de l'établissement thermal et de ses dépendances de toute nature.

Notre but n'est pas d'engager un industriel à tenter dès aujourd'hui une entreprise aussi coûteuse et qui est de nature à présenter beaucoup de chances aléatoires. Nous avons cherché seulement à démontrer qu'il était possible de construire, auprès de Hammam-Melouan et dans des proportions aussi grandioses qu'on le voudra, un établissement thermal qui se trouvera placé dans de bonnes conditions de salubrité. Cette étude va nous fournir tous les éléments nécessaires pour discuter les différents projets qui ont été présentés.

Deux systèmes essentiellement différents sont en présence

i° Transporter les eaux thermales auprès de Rovigo ; 2° Les utiliser sur place. Dans le premier système les eaux doivent être transportées

au moyen d'une conduite en billes de sapin perforées, placées dans une galerie souterraine en maçonnerie. Cela résulte de l'avis de l'Académie impériale de médecine, et de l'avis de M. François, ingénieur en chef des mines. La conduite en bois de sapin coûterait environ 9 francs par mètre courant. D'après l'état estimatif de M. Hardy, pour une galerie de

7,500 mètres de long, la dépense de la galerie maçonnée .59.36o fr.

S'élèverait à

La conduite en bois coûterait Total

65.700 525.06o