Annales des Mines (1865, série 6, volume 7)
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OPÉRATIONS INSALUBRES POUR LES OUVRIERS.
d'ceillette. La pâte ainsi obtenue est passée entre des cylindres broyeurs qui lui donnent la ténuité voulue. Chez M. Delmotte-Hooreman , à Mariakerke-lès-Gand,
la transformation du plomb en céruse s'effectue par un
procédé qui a l'avantage de simplifier beaucoup les manipulations auxquelles donnent lieu le démontage des tas et le grattage des lames par la méthode hollandaise. On suspend les lames de métal dans des chambres closes, et on
fait arriver de la vapeur d'acide acétique, de l'air et de
l'acide carbonique fourni par du coke en conibus,ion. Au bout de trente ou trente-cinq jours l'attaque du plomb est terminée et l'on ramasse sur le sol des chambres une céruse extrêmement blanche et très-régulière. Ce même procédé est employé dans la fabrique de Rheinbroke (Prusse rhénane): Aux environs de Dusseldorf, où se trouvent' plusieurs fabriques, on remarque l'introduction du broyage à l'huile et du broyage sous l'eau. L'assainissement y est d'ailleurs moins complet que chez M. Brasseur.
Les fabriques d'acétate de plomb laissent en général
beaucoup à désirer. Aucune mesure spéciale n'y est prise et tout se réduit à quelques soins de propreté recommandés aux ouvriers. Blanchiment des dentelles. --- L'industrie des dentelles occupe un grand nombre d'ouvrières en Belgique. Le blanchiment à la céruse offre naturellement tous Ips dangers inhérents à l'emploi de ce sel de plomb. Les accidents sont assez nombreux pour que vers la fin de l'année 186 le gouvernement belge ait saisi le Conseil supérieur d'hygiène publique de la question de savoir si l'usage de la céruse devait être absolument proscrit de cette branche d'industrie. Sous l'empire de cette préoccupation, de nombreux procédés ont été essayés pour parer aux inconvénients observés. Nous citerons les deux suivants, qui sont appliqués dans
quelques maisons.
BLANCHIMENT DES DENTELLES.
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L'un se résume à remplacer le.carbonate de plomb par le sulfate, lequel, à cause de son insolubilité plus grande, expose moins au danger d'intoxication. Cette substitution a été propose par M. Le Roy, membre- de la Commission mé-
dicale du Brabant, à la suite d'un grand nombre d'essais portant sur des substances qui avaient le défaut de jaunir ou de ne pas adhérer. L'autre procédé tend à faire exécuter le battage mécaniquement, au moyen d'un appareil dû à M. Meerens et appliqué dès l'année i86i dans la maison Allaire, à Bruxelles. Cette machine, dont la disposition intérieure rappelle celle d'un orgue de Barbarie, consiste essentiellement en une caisse hermétique, dans laquelle se glisse l'espèce de portefeuille garni de feutre blanc qui reçoit les fleurs à blanchir. L'ouvrière n'a qu'a tourner extérieurement une manivelle. Par la rotation d'un rouleau de bois muni de tenons, des
lattes pourvues de ressorts d'acier battent et frappent le portefeuille qui contient les fleurs saupoudrées de blanc de céruse. Ce n'est pas une solution complète de la difficulté, puisque l'ouvrière reste exposée au contact du plomb avant et après le battage. Le travail des appliqueuses et des (tuacheu.ses, par exemple, conserve tous ses dangers. Néanmoins il y a là un progrès notable, qui sans doute se généralisera. Tôle émaillée. L'émaillage de la tôle est toujours insalubre, quelle que soit la composition de l'émail, à cause des poussières minérales qui se produisent quand on saupoudre les objets. Cette insalubrité augmente nécessairement beaucoup quand Férnail renferme, ce qui est le cas le plus fréquent, du plomb et même de l'arsenic. L'attention publique à Bruxelles fut éveillée sur cette industrie, il y a trois ou quatre ans, à l'occasion d'accidents arrivés à des personnes qui avaient fait usage d'ustensiles émaillés au plomb. M. Delloye Masson, le principal fabricant de cette ville, se vit obligé de transformer ses procédés de fabrication, sous peine de perdre sa clientèle ou même