Annales des Mines (1865, série 6, volume 7)
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OPÉRATIONS INSALUBRES POUR LES OUVRIERS.
AIGUISAGE DES AIGUILLES ET DES ÉPINGLES.
Dans la fabrique de Dusseldorf les meules à broyer sont à découvert. On y introduira probablement le procédé par
et le travail marche de lui-même, sans l'intervention de l'ouvrier. Une fois le chargement effectue, l'opération est abandonnée à elle-même jusqu'au moment ou l'on vient retirer le produit. L'atelier est presque toujours désert.
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lixiviation. Stera«, de quinine.
On connaît le mal singulier auquel sont sujets les ouvriers qui travaillent la quinine et dont le remède spécial est encore à trouver. L'assainissement de la
fabrication est donc doublement précieux. La grande usine de M. Zimmer, à Sachsenhauzen, près Francfort, offre, sous ce rapport, des perfectionnements du plus haut intérêt. Dans la préparation de la quinine toutes les opérations sont dangereuses, mais plus particulièrement le broyage et le tamisage de l'écorce de quinquina, ainsi que la purification du sulfate brin. Les poussières dans un cas et les vapeurs dans l'autre produisent des effets analogues. En ce qui concerne le broyage, M. Zimrner a introduit quelques précautions bien simples qui atténuent beaucoup les inconvénients. Les écorces sont humectées d'eau sous la meule, Les matières broyées tombent dans une caisse où une chaîne
à godets les reprend et les déverse dans un blutoir renfermé dans une enveloppe bien close. La poudre tamisée est précipitée dans les caves où sont établis tous les appareils d'extraction. Les ouvriers se trouvent ainsi à peu prés soustraits au contaet des substances. Quant à la purification du sulfate brut, les cuves à évaporer sont également dans de borines conditions. Au lieu d'être placées dans l'atelier commun, où leurs vapeurs agiraient sur un grand nombre d'ouvriers, elles sont enfermées- dans un local distinct, et fonctionnent sous une hotte pourvue d'une bonne cheminée d'aspiration. L'extraction, bien que moins dangereuse que les opéralions précédentes, n'est cependant pas inoffensive. Sans entrer dans le détail chimique des +procédés employés par M. Ziminer, procédés qu'Il désire tenir secrets, nous pouvons dire que, contrairement à ce qui a lieu dans d'autres établissements, tous les appareils sont parfaitement clos,
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La salle de distillation est admirablement installée. Tous
les joints sont fermés avec un tel soin qu'on ne sent aucune odeur. Pour prévenir toute chance d'incendie les becs de gaz qui éclairent la salle envoient leurs flammes dans des tuyaux débouchant au-dessus du toit. En somme, la fabrique de M. Zimmer paraît être la mieux tenue de l'Europe, au point de vue de la salubrité. Les maladies y sont devenues très-rares. Aiguisage des anguilles et des épingles (*). L'aiguisage
des aiguilles donnait lieu à de tels accidents; à Aix-laChapelle et aux environs, que l'attention des pouvoirs publics fut appelée sur cette opération, en même temps que les'patrons se voyaient menacés de manquer de liras. Aujourd'hui un règlement de police interdit l'aiguisage à la main à moins que les meules ne soient Pourvues de bons ventilateurs. Cette mesure sérieusement appliquée; a provoqué de nombreux procédés qui ont eu pour résultat d'assainir complétement cette branche d'industrie. Nous signalerons les quatre suivants. Le premier consiste à adapter un ventilateur à la meule
ordinaire, sur laquelle l'ouvrier aiguise à la main. Sous des formes diverses c'est le même système qu'en Angleterre (**).
Deux autres procédés, plus parfaits, conservent le ventilateur mais remplacent l'aiguisage à la main par l'aiguisage rl Nous ne parlons pas de la coutellerie, parce que l'aiguisage s'y fait à la voie humide. En Belgique et en Allemagne on a renoncé à opérer à sec, en sorte que les dangers des poussières ont presque disparu.
(**, Ce ventilateur ayant déjà été dérrit clans notre précédent Rapport, nous nous abstenons de le reproduire ici.