Annales des Mines (1865, série 6, volume 7)
Page : Image 209
Révision de 3 févr. 2015 11:48:44, edited by Anonymes
590
591
INFECTION DES ATMOSPHÈRES LIMITÉES.
GALERIES D'ÉGOUT.
le progrès en Belgique, c'est que la ville qui devait naturellement lui donner l'impulsion, la capitale, se trouve placée dans des conditions topographiques qui y rendent la ventilation des égouts moins nécessaire qu'ailleurs. La plus grande partie de Bruxelles est bâtie sur une élévation qui donne aux rues une très-forte pente. On compte que les deux tiers environ des égouts se vident d'eux-mêmes, malgré le faible volume d'eau dont on dispose, et que les ouvriers n'ont pour ainsi dire pas besoin d'y pénétrer. Ce n'est guère qu'après les forts orages que certains angles de galeries se trouvent obstrués par les sables. Mais précisé-
basses,. des eaux de la Meuse provenant de la canalisation de ce fleuve en amont de la ville. Des vannes sont placées à différentes distances dans les égouts, pour former des bassins d'eau successifs. En ouvrant ces vannes alternativement, à des jours et heures déterminées selon les besoins, les eaux sont lancées tantôt dans une direction, tantôt dans
ment à ce moment l'atmophère y est suffisamment purifiée.
On s'est donc préoccupé très-peu de la ventilation, ou du .moins on n'en a éprouvé le besoin que sur quelques points déterminés. Ajoutons qu'en Belgique comme en Prusse, les
égouts sont réduits au simple rôle d'évacuateurs. Nulle part ils ne contiennent les organes de la vie de la cité tels que conduites d'eau, tuyaux de gaz, etc.; dès lors les ouvriers y circulent moins fréquemment. La méthode des lavages, qui a non-seulement pour but d'assainir les galeries, mais encore de supprimer le curage à bras d'homme, a reçu des applications plus nombreuses et surtout plus étudiées. C'est à Liège qu'on trouve la plus haute expression du système (Note g). Les ingénieurs distingués qui se sont succédé au service de la municipalité, MM. Remont, Dumont, Blonden, ont tous apporté les mêmes vues, et ont graduellement généralisé le procédé en le perfec-
une autre. En outre, le grand collecteur qui doit réunir tous les égouts de la ville, et qui est en voie d'achèvement, sera lavé par un courant d'eau continu, emprunté au bassin du Commerce, à raison de 4o. oo o mètres cubes environ par jour. On ne doute point que ce volume ne soit bien plus que suffisant pour assainir le collecteur et entraîner tous les immondices de la ville, quoique, à Liége, les matières fécales soient déchargées universellement aux égouts. Le même système se retrouve, à des degrés divers, dans plusieurs villes importantes. A Ostende, le collecteur est
lavé par le flux et le reflux de la mer et les égouts ordinaires reçoivent des chasses au moyen des eaux du bassin du. Commerce. A Anvers, les égouts principaux pour lesquels on a utilisé les fossés des enceintes successives, sont également visités par la marée, mais les branchements sont privés de lavages. A Gand , on a élevé, au moyen a' écluses et de vannes, les eaux du haut Escaut de om,5o et
om,5o respectivement en été et en hiver, pour faire des chasses régulières ; mais la très-faible pente des égouts et leurs débouchés dans les canaux au-dessous de l'étiage nuisent à l'efficacité du procédé. A Trèves, sur la Moselle,
tionnant. Aujourd'hui, malgré la faible pente de la plupart des égouts, le curage à bras y est une exception. Le travail est presque entièrement effectué par des chasses d'eau dirigées à volonté dans l'une ou l'autre partie du réseau. Les eaux dont on dispose sont celles d'une petite rivière assez
les égouts principaux, à large section, sont lavés d'une
abondante, la Légia, et celles de plusieurs exploitations charbonnières situées sur des points culminants de la zone sub-
Sur plusieurs autres points, à Aix-la-Chapelle, àFrancfort, Mannheim, le manque d'eau empêche seul qu'on n'applique en grand le système des lavages.
urbaine. On profite aussi, mais seulement pour les parties
manière continue par la, rivière. Dans les principales villes
de la Hollande méridionale, Amsterdam, Rotterdam et même la Haye, les égouts sont baignés par les eaux des canaux où ils débouchent après de très-faibles parcours..