Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1865, série 6, volume 7)

INFECTION DES ATMOSPHÈRES LIMITÉES.

FOSSES ET CABINETS D'AISANCES.

Quant aux procédés chimiques, nulle part on n'en a fait usage. Accidentellement on répand bien quelque désinfectant à l'entrée d'une bouche découverte, dégageant de mauvaises odeurs ; mais ces faits isolés ont en vue exclusivement la salubrité de la surface et jamais celle de l'intérieur. Ils sont d'ailleurs d'autant plus rares qu'on préfère partout se prémunir contre les émanations en fermant simplement les bouches par des appareils hydrauliques ou de toute autre manière. Fosses et cabinets d'aisances. - Les réceptacles des ma-

par M. Hammers , bourgmestre en chef de Dusseldorf,,

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tières fécales sont de plusieurs sortes. On distingue les fosses fixes couvertes, les fosses fixes à ciel ouvert, les fosses mobiles et les puits absorbants, sans parler des égouts eux-

mêmes, qui souvent communiquent directement aux latrines. Les fosses couvertes sont les seules dont le curage puisse

offrir de sérieux dangers pour les ouvriers. Comme elles sont encore usitées dans plusieurs villes, à l'exclusion même de tout autre système, on s'est naturellement préoccupé de les assainir. On est arrivé aux mêmes procédés de vidange

qu'en France, c'est-à-dire qu'on désinfecte plus ou moins avec des réactifs chimiques , et qu'on opère l'extraction soit à bras, soit à la pompe, soit au moyen des appareils dits hydro-barométriques. La ventilation pernianente de la fosse est encore à l'état d'exception. Presque nulle part, on ne construit de cheminées d'aréage débouchant au-dessus des toits, cheminées dont l'efficacité, il faut bien le dire, est beaucoup moindre qu'on ne l'avait espéré. Une disposition cependant qui nous paraît mériter d'être citée est celle qu'on trouve dans quelques établissements publics de Belgique. On aère la fosse par le tuyau de chute, qu'on prolonge dans ce but au-dessus du toit, et dont on augmente l'effet au moyen d'une girouette qui, dans ses mouvements, fait tourner un petit ventilateur aspiratoire. Une autre disposition, également recommandable, a été adoptée

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qui s'est étudié à observer toutes les règles de l'hygiène dans la maison qu'il vient de construire. Toutes les opéra fions rebutantes, entre autres le lavage du linge, sont reléguées dans le sous-sol. Un grand poêle, affecté à divers usages domestiques, y est fréquemment en feu. La fosse est pourvue d'un tuyau d'évent qui débouche dans la cheminée même de ce poêle. L'aspiration, sans être continue, est assez répétée pour prévenir toute mauvaise odeur, ainsi que nous avons pu nous en convaincre. Les cabinets d'aisances sont le plus souvent assainis au

moyen de fermetures étanches empêchant la rentrée des gaz. Sous ce rapport, on peut citer comme un arrangement très-simple, n'exigeant aucun soin d'entretien, le procédé employé dans les prisons cellulaires bâties récemment en Belgique. La cuvette du siège est en faïence ou en grès vernissé. On y dispose une rainure qu'on remplit de sable fin. Le couvercle à tabatière, fermant hermétique-

ment, est muni d'un rebord qui plonge dans la rainure et intercepte l'issue du gaz. Parfois même, comme à la maison de reclusion de Vilvorde, le couvercle est installé de manière à se refermer par l'effet de son propre poids, dès que le détenu quitte le siége. Les moyens de ventilation, plus

rarement appliqués, consistent en un tuyau partant du plafond 'du cabinet ou de l'intérieur du siège et .ouvert sur le toit. On peut voir cette disposition dans le magnifique hôpital d'Aix-la-Chapelle. Il est probable que pour la rendre plus efficace on adaptera à la naissance du tuyau tin bec de gaz, aussitôt que cet établissement sera pourvu de ce mode d'éclairage. Nous passons sous silence, comme étant devenus vulgaires, les lavages opérés par des appareils mécaniques. Ce moyen d'assainissement est aujourd'hui connu de tout le monde, quoiqu'il soit encore peu pratiqué en Belgique et surtout en Prusse.