Description géologique du Dauphiné pour servir à l’explication de la carte géologique de cette province par Charles Lory, professeur de géologie à la Faculté des sciences de Grenoble.- Paris : Savy, Grenoble : A. Merle, 1860. 748 p., 5 planches dont carte géologique du Briançonnais au 1:250.000 de 1863.
Page : Image 699
Révision de 5 nov. 2014 14:29:33, edited by Anonymes
DE LA VALLÉE DE L'iSÈRE. 689 dessous des premières terrasses que nous venons de mention- ner, on peut en distinguer encore au moins trois autres. La plus élevée, qui forme un gradin Irès-étendu, porte la ville de Saint Marcellin : son altitude est 345 mètres à Têche, 287 à Saint-Marcellin et 280 à 2 kilomètres plus loin. La plus basse constitue la plaine de Vinay et la plus grande partie de la rive gauche, à Rovon , Cognin, Izeron , Saint-Romans, etc. : elle domine encore le cours de l'Isère actuelle d'environ 70 mètres dans ces localités; plus loin, d'environ 40 mètres entre Saint- Nazaire et le bac de Saint-Lattier, et de moins en moins, à mesure qu'elle s'étale pour former la vaste plaine de Romans. Toutes ces terrasses, comme la première, contiennent beau- coup de blocs erratiques, mais toujours roulés, émoussés, re- maniés par les eaux ; on n'y trouve plus ni boue glaciaire, ni aucun caillou strié. Les blocs y diminuent rapidement de nombre et de volume à mesure qu'ils s'éloignent de Saint- Gervais : jusqu'à Saint-Marcellin et à Beauvoir, ils sont très- abondants et souvent de plus d'un demi-mètre cube ; tandis qu'entre Saint-Nazaire et Romans ils sont beaucoup moins nombreux et ne dépassent guère — de mètre cube. Cepen- dant , la présence de ces petits blocs presque anguleux, aux formes simplement émoussées, que Ton trouve encore dans les gravières de Romans et même plus loin, continue de carac- tériser jusqu'au bout l'origine glaciaire des terrasses d'allu- vions de la vallée actuelle de l'Isère. Les matériaux dont elles sont formées proviennent tous du glacier de Grenoble, c'est-à-dire de la partie dauphinoise du bassin actuel de l'Isère : la protogine, les gneiss chloriteux et surtout les gneiss amphiboliques et les diorites de l'Oisans s'y montrent en quantité prédominante ; les quartziles y sont peu abondants et seulement à l'état de galets parfaitement arrondis, détachés des poudingues miocènes. Cette composition dislingue nettement les terrasses alluviennes de la vallée de l'Isère d'avec celles de la vallée du Rhône, avec lesquelles elles VII—44
