Révisions de la page | Historique de transcription | Description géologique du Dauphiné pour servir à l’explication de la carte géologique de cette province par Charles Lory, professeur de géologie à la Faculté des sciences de Grenoble.- Paris : Savy, Grenoble : A. Merle, 1860. 748 p., 5 planches dont carte géologique du Briançonnais au 1:250.000 de 1863.

Description géologique du Dauphiné pour servir à l’explication de la carte géologique de cette province par Charles Lory, professeur de géologie à la Faculté des sciences de Grenoble.- Paris : Savy, Grenoble : A. Merle, 1860. 748 p., 5 planches dont carte géologique du Briançonnais au 1:250.000 de 1863.

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704 LITS DE DÉJECTION que sur la rive gauche de l'Isère, entre Grenoble et Poritcharra : sur cette distance de 40 kilomètres, on rencontre plus de vingt cours d'eau torrentiels, débouchant par des gorges étroites, qu'ils ont creusées dans les calcaires schisteux du lias, et tous coulent sur d'anciens cônes de déjection bien caractérisés dont quelques-uns ont jusqu'à 2 kilomètres de diamètre. Toute la surface de ces monticules est cultivée : les ruisseaux sont, en général, bien encaissés et ne roulent plus que peu ou point de graviers. Les villages de Gon- celin, Tencin, Brignoud, Lancey, Domène et plusieurs autres, sont bâtis sur ces anciens lits de déjection. Tout près de Grenoble, la Grande-Tronche est située sur un large cône de déjection, formé par un ancien torrent, qui n'est plus repré- senté que par le ruisseau de Monlfleuri. Saint-Égrève est sur un ancien lit de déjection de la Vence, très-vaste et très-surbaissé. Au Chevallon, la route gravit un monticule assez raide, qui n'est aussi qu'un ancien cône de déjection, sur lequel le ruisseau déborde encore quelquefois. Voreppe est bâti au sommet d'un grand cône de déjection, dont la hauteur, au-dessus des alluvions de l'Isère, est de plus de 50 mètres et le rayon de la base est de 1100 mètres. Le torrent de Roize, qui l'a formé, coule précisément sur son arête culminante : depuis une époque peu éloignée, il reprend une activité menaçante et a surmonté maintes fois les digues puissantes par lesquelles on cherche à le contenir. Le chemin de fer passe en tunnel sous ce torrent et montre la structure du monticule formé entièrement de graviers et de blocs pareils à ceux que la Roize transporte encore actuellement. Sur la rive droite, en amont de Grenoble, les torrents sont presque tous en activité, à cause de la nudité des montagnes. Le Manival, à Saint-Ismier, a formé autrefois un lit de déjection très-vaste, sur lequel il continue à divaguer encore, mais dans des limites bien moins étendues. Le bourg du Touvet est bâti sur le versant sud-ouest de l'ancien cône de déjection du torrent de Bresson, large de près de 3 kilomètres; le lit des déjections modernes occupe encore une largeur de 3 à 400 mètres, et, à chaque crue, le bourg est menacé d'être envahi par ces graviers ; mais le danger ne paraît dater que d'une époque récente et, ce qui le prouve, c'est l'existence de maisons bâties autrefois à une petite distance du torrent. Les mêmes circonstances se montrent dans le torrent de Saint- Antoine, près du Bourg-d'Oisans, et un grand nombre d'autres, dans l'Oisans, le bassin du Drac, etc. Quelque grand que soit le lit de déjection actuel, on reconnaît, en général, les traces d'un autre lit, beaucoup plus vaste, qui est cultivé partout où les graviers modernes n'ont pas envahi le sol. Les traditions et l'étude des lieux s'accordent à prouver qu'à une certaine époque peu reculée, les déjections mo-