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Annales des Mines (1865, série 6, volume 8)

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DÉCRASSEUR MÉCANIQUE. I16

DÉCRASSE UR MÉCANIQUE.

9 kilog. d'alumine et 5 kilog. de magnésie, oxyde de fer, etc., de sorte qu'a une tonne de fonte correspond it,92 de. laitier.

Chacun des hauts fourneaux de Rails produisant journel-

lement en moyenne 20 tonnes de fonte, donne en même temps lieu à 58 tonnes de laitier qui représentent un volume de 2 o mètres cubes en évaluant avec Genieys à 1.485 kilog. le poids du mètre cube. La production en fonte à Fraisans est plus forte d'un cinquième qu'à Rans, de sorte que lorsque les cinq hauts fourneaux de la compagnie des forges de Comté sont simultanément en activité, ils donnent journellement naissance au volume énorme de io5 mètres cubes de laitier. Jusque dans ces derniers temps, les laitiers s'écoulaient au dehors sur le sol oh ils s'accumulaient en masse, surtout pendant la nuit, leur enlèvement ne pouvant s'effectuer que de jour. En hiver notamment, il fallait à la reprise du travail du matin déblayer par fourneau 15 ou i4 mètres cubes de matières vitrifiées résistant au pic touchant à un fluide incandescent plus ou moins visqueux sur lequel il était né-

cessaire de jeter de l'eau pour en rendre les abords accessibles. Ce travail, extrêmement pénible pour l'ouvrier, était de plus fort onéreux, et le décrassage pour chaque fourneau

exigeait l'emploi de quatre piqueurs et chargeurs, d'un charretier et d'un cheval, soit une dépense journalière de 25 francs, y compris l'entretien des outils et des charrettes. Description du dicragseur. - M. Minary, frappé de ces inconvénients, a cherché à s'en affranchir et a été assez heureux pour trouver un procédé d'une facile application, et qui depuis deux ans a été successivement appliqué aux cinq hauts fourneaux précités. A cet effet le laitier se rend du fourneau dans un chéneau en fonte a (fig.', Pl. II) dont l'extrémité est fermée, mais qui un peu en deçà est percé au fond d'un trou par lequel la matière s'écoule. Cette disposition a pour objet d'éviter les obstructions.

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Le filet incandescent tombe dans une sorte d'entonnoir en fonte b présentant à sa partie supérieure un boudin dans lequel circule un courant d'eau qui alimente quatre ou cinq

jets rapides dirigés suivant des génératrices de la surface conique intérieure de la pièce ; les particules liquides par leur vitesse acquise détruisent le filet, dont les éléments refroidis en même temps se rendent avec l'eau par un chéneau c légèrement incliné, dans une capacité en tôle d; les lai-

tiers s'étonnent, et la rapidité de leur mouvement d'entraînement avec l'eau dans ce chéneau accuse très nettement une action mécanique de la chaleur ; arrivés clans la capacité d, ils se trouvent divisés en fragments de la grosseur de grains de sable. Une chaîne à godets e mise en mouvement par une petite machine à vapeur verticale f élève la matière ainsi divisée, et la rejette dans un wagon à bascule y que

l'on dirige, lorsqu'il est rempli, vers les crassiers ou les points ou le laitier sablonneux peut être utilisé. L'eau employée ne nécessite aucune dépense, puisqu'elle provient du trop-plein du monte-charge, ou du lavage des gaz, ou du réfrigérant des tuyères. Les gaz du haut fourneau sont d'ailleurs bien suffisants pour alimenter, en sus de la machine soufflante, le moteur de la chaîne à godets, dont la puissance atteint à peine un demi cheval. Économie réalisée. - On est ainsi arrivé à supprimer pour les cinq hauts fourneaux vingt ouvriers piqueurs et chargeurs, ainsi que cinq maréchaux, charrons occupés à l'entretien et au renouvellement de l'outillage ; de plus on a pu faire arriver les grandes lignes de fer dans l'intérieur des usines, employer des wagons de déblai de grandes dimensions, et dont la hauteur est inaccessible au jet de pelle, et enfin comme conséquence utiliser un cheval et son conducteur pour plusieurs fourneaux. Le décrasseur se trouv.e sous l'unique surveillance du fondeur et son entretien atteint au plus 2 francs par jour, et en définitive en faisant entrer en ligne de compte l'amortissement de la dépense première, il