Annales des Mines (1865, série 6, volume 8)
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GÉOGÉNIE.
REVUE DE GÉOLOGIE.
L'hypothèse généralement adoptée pour expliquer la formation de la houille est celle qui l'assimile à la tourbe; mais alors il devient assez difficile d'y expliquer la présence de gros cailloux. Comme leur transport par les glaces flottantes n'est guère probable, on est conduit à admettre, avec Sir C h ar 1 es L y el 1 et avec M. Ph il-
lips, qu'il a eu lieu par suite de ce que ces cailloux sont restés adhé-
rents à des racines d'arbres qui ont ensuite été entraînés à de grandes distances.
Diamant. Différentes recherches sur le diamant ont été faites récemment par M. H. R. Gôppert (i) et par Sir David Brewster (2). Le diamant noir de Bahia paraît à M. G ôpp er t un mélange de carbone non cristallisé avec du diamant, comme cela résulte aussi des recherches faites par M. Lôwi g sur sa combustion. Il arrive souvent que le diamant enveloppe d'autres cristaux ; de la pyrite de fer notamment y a été signalée par M. Ha r ting.
Sir David Brewster appelle particulièrement l'attention sur les cavités microscopiques qui existent dans le diamant aussi bien que dans d'autres gemmes, comme la topaze et l'émeraude. Les cavités deviennent quelquefois très-nombreuses dans certains dia-
mants qui prennent une couleur noire ; alors ils ne se laissent plus traverser par la lumière, en sorte qu'ils ne peuvent plus être employés dans la bijouterie. M. Gôpp er t observe que le diamant était originairement doué d'une certaine plasticité ; car un diamant de l'Empereur du Brésil conserve encore l'empreinte d'un grain de sable. Le diamant noir et des diamants bien cristallisés portent également sur leurs faces des empreintes analogues qui sont produites par des corps étrangers.
Certains observateurs, particulièrement M. Petzho ldt, ont cru reconnaître le tissu cellulaire des plantes dans les cendres provenant de la combustion du diamant. Toutefois M. G ô pp ert n'a pas rencontré, jusqu'à présent, des traces d'organisation dans le graphite; dans le diamant il n'en a pas reconnu non plus d'une manière absolument certaine. Abordant la question, déjà si souvent débattue, de l'origine du diamant, M. Gôpp ert se demande s'il a été formé par voie sèche ou bien par voie humide. (s) Neues Jahrbuch, 1564, 198. (2) Philosophical Magazine, XXV, 174.
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La première hypothèse n'est guère admissible; les expériences de Despre tz montrent, en effet, que le diamant devient noir et se change en une espèce de coke, lorsqu'il est soumis à une chaleur très intense comme celle que développe la pile. La deuxième hypothèse qui attribue la formation du diamant à
la voie humide a pour elle l'autorité de Newton, de sir David Brewster, de Liebig ; c'est aussi celle qui s'accorde le mieux avec ce que l'on sait sur le gneiss, l'itacolumite et les roches métamorphiques dans lesquelles il a cristallisé. Les caractères de ces roches ne permettent d'ailleurs pas de leur attribuer une origine' ignée.
Sir David Brewster admet en définitive que le diamant, la topaze et l'émeraude ont, comme les roches qui leur servent de gangue, une origine plutonique.
Dépôts secondaires de phosphates. Les phosphates qui forment des lits à différents niveaux dans des terrains stratifiés, proviennent quelquefois de coprolites ; mais le plus souvent ce sont des nodules ou des Concrétions. C'est particu-
lièrement bien visible lorsqu'ils se sont moulés à l'intérieur de fossiles ou lorsqu'ils ont pseudomorphosé des corps organisés comme
le bois. Dans ce dernier cas, les phosphates ont nécessairement été
dissous, ce qui peut avoir lieu par des eaux contenant soit de l'acide carbonique, soit des sels et des alcalis, soit encore des acides organiques résultant de la décomposition des matières animales et végétales.
Telle est l'origine que M. Güm b el (i) et avec lui d'autres géologues attribuent aux nodules de phosphates. Si l'on considère spécialement la phosphorite d'Amberg qui con-
tient plus de 43 d'acide phosphorique, elle repose en partie sur l'argile à ornati qui est elle-même riche en phosphates; aussi M. Gilmb el pense-t-il que le phosphate de chaux de la phosphorite provient de cette argile elle-même. Redissous par des eaux chargées d'acide carbonique, ce phosphate aurait produit le dépôt compacte d'Amberg qui serait par conséquent d'origine secondaire.
La limonite qui accompagne la phosphorite d'Amberg et dans laquelle on trouve la vivianite ainsi que le kakoxène semble bien confirmer cette manière de voir. M. Güm b el admet même que ce gîte date seulement du commencement de l'époque tertiaire. (,) Académie de Munich. Sitzung der math. phys. Classe vom lo December 1865,
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