Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1865, série 6, volume 8)

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REVUE DE GÉOLOGIE.

Origine des roches éruptives. M. Sterry Hunt (,) a publié un travail sur l'origine des roches dites éruptives. Il pense qu'elles sont, pour la plupart, des sédiments

anciens altérés, que des forces intérieures ont fait pénétrer vin_ lemment au milieu d'autres formations; de sorte qu'elles auraient pris naissance, non pas sous l'écorce terrestre, niais simplement dans les parties tout à fait inférieures de cette écorce. Les études que nous avons faites sur les roches éruptives et sur le métamorphisme (2) nous ont conduit précédemment à émettre des idées analogues à celles qui sont présentées dans le travail de M. Ste rr y Hu n t. Dans les Alpes et dans les Vosges, on observe, en

effet, de nombreux gisements dans lesquels les roches sédimentaires se métamorphosent et deviennent peu à peu cristallines. Des minéraux y prennent naissance, particulièrement les feldspaths, le quartz, les micas, l'amphibole; en sorte qu'on les voit passer

à la diorite, au porphyre, au gneiss, au granite, en un mot aux diverses roches plutoniques. Mais pour que leur structure cristalline ait pu se développer d'une manière aussi complète, il faut nécessairement qu'elles aient acquis

une certaine plasticité; par suite, on conçoit qu'étant soumises aux énormes pressions qui, lors de la formation des montagnes, s'exercent à l'intérieur de la terre, elles aient été ramenées vers sa surface et qu'elles aient alors joué le rôle de roches éruptives. Quant aux roches volcaniques, elles ont visiblement été ramollies

ou fondues par la chaleur centrale du globe ; de plus, elles ont une densité supérieure à celle des roches qui composent l'écorce solide de la terre; par conséquent, elles se trouvent au-dessous de cette écorce et elles proviennent d'une profondeur plus grande quo les roches plutoniques.

Diverses périodes dons la formation deo gites métallifère. Parmi les recherches relatives à la géogénie des gîtes métallifères,

nous mentionnerons d'abord celles de M. Cr edner sur les mines de Saint-Andreasberg au IIartz (5) Les filons les plus anciens à Saint-Andreasberg sont ceux nommés Ruscheis desquels il a été question précédemment. Les fentes

qui leur ont donné naissance ont pu se former au moment on la diabase a fait éruption à travers le schiste argileux. Maintenant

GÉOGÉNIE.

leur remplissage

Recherhes sur l'origine des roches. Zeitschri ft d, d. Geologischen, Gesellschaft, XVII, 214.

doit être attribué à une action postérieure à

l'éruption du grunstein ; il a été opéré par des eaux souterraines qui, pénétrant dans ces fentes, y ont déposé de l'argile, tandis qu'en même temps les éboulements de leurs propres parois y accumulaient L

desisdaénbt

éruption postérieurement a produit les zones

de fentes qui sont parallèles à la limite du granite, soit en dedans, soit en dehors des ruschels. De plus, le retrait éprouvé par le granite et par le schiste argileux, métamorphosé en hornfels à son contact, a donné lieu à des fentes qui se sont formées à la limite même de ces deux roches. Ensuite sont venus des phénomènes qui doivent être regardés comme consécutifs de l'éruption du granite. Ainsi, en dehors des ruschels, les filons de fer et les filons de cuivre résultent, d'après M. C r ecln er, du lavage des roches qui

les encaissent par des eaux chaudes mises en circulation par l'éruption même du granite. Pour justifier cette hypothèse, il convient d'observer que le schiste argileux et la grauwa,ke du Ilartz sont généralement riches en oxydes de fer. De plus, avec le secours de la loupe, on distinguo souvent de la pyrite de cuivre qui s'y trouve disséminée. Enfin, à, l'intérieur

même des ruschels surgirent des sources

minérales spéciales. Ces dernières se répandirent dans les fentes existant entre les ruschels par lesquels elles furent isolées et enveloppées d'un manteau imperméable.

Le remplissage des fentes et la formation des filons d'argent comprend d'ailleurs trois périodes distinctes Cristallisation d'une première chaux carbonatée, do quartz, de chaux halée, d'arsenic, de galène, de blende, d'argent rouge, d'argent sulfuré, d'antimoniure et d'arséniure d'argent qui ont été déposés par une première dissolution venue par en bas. o° Cristallisation de la deuxième chaux carbonatée et du quartz, ainsi que du gypse et des silice-aluminates hydratés qui ont été déposés par une dissolution venue postérieurement. 3° Formation d'argent natif, de réalgar, d'orpiment, de ganomatite, d'arseniate de nickel, d'acide arsénieux, de malachite, de pharmacolite; de chrysocolle, par une action réductrice de la vapeur d'eau et surtout par l'influence

décomposante des agents atmosphériques qui se continue encore aujourd'hui.

(I) Americ. Journ., XXXVIL 248. Études sur le métamorphisme.

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