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REVUE DE GÉOLOGIE.

lige d'une roche métamorphique d'après

GÉOGÉNIE.

lies

minéraux

qu'elle renferme. En étudiant les terrains cristallins anciens de l'Amérique du Nord, M. St err y Hunt (i) a été conduit à se demander si, en l'absence de restes fossiles, il ne serait pas possible de déterminer, au moins approximativement, l'âge d'une roche stratifiée métamorphique d'après la nature des minéraux que le métamorphisme y a développés. Quelque douteuse que puisse sembler la solution de ce problème, nous mentionnons quelques-unes des considérations sur lesquelles

M. Sterry Hunt croit pouvoir s'appuyer. Il commence par faire remarquer que les actions chimiques exer-

cées par l'air, l'acide carbonique, l'eau et la végétation devaient être autrefois beaucoup plus intenses qu'aujourd'hui ; puis il observe que la décomposition, sous l'influence de ces agents, d'un sol contenant du quartz, de l'orthose et un feldspath à base de soude, donnera, d'une part, un sable grossier, composé de quartz et d'orthose, d'autre part, une argile fine formée de kaolin et de feldspath à demi décomposé. S'il y a des minéraux tels que le pyroxène etdes feldspaths à base de chaux, ils fourniront d'ailleurs des carbonates

terreux qui se retrouveront dans l'argile. Maintenant, un sédiment grossier, composé de quartz et d'orthose, étant très-perméable aux eaux, perdra peu à peu ce qu'il pouvait contenir de chaux, ete soude et de magnésie ; il se réduira en définitive à de la silice, de l'alumine et de la potasse, c'est-àdire aux éléments d'un trachyte, d'un gneiss ou d'un micaschiste.

Au contraire, les argiles étant imperméables , conserveront toutes leurs bases, et le métamorphisme, en y développant des silicates basiques, les transformera en diorites et en dolérites. Les sédiments de la première espèce donneront, dans la suite des âges, des roches de plus en plus pauvres en alcalis; d'abord

ces derniers suffiront pour fixer l'alumine à l'état d'orthose ou d'anorthose, puis une portion de l'alumine devra cristalliser à l'état de mica; bientôt le feldspath disparaissant, on aura des micaschistes. Enfin, plus tard encore, on verra se développer le disthène et l'andalousite, silicates alumineux sans alcalis. Les sédiments de la seconde espèce subiront, d'après M. Sterry Hunt, une diminution graduelle dans la proportion de la soude. Il se formera d'abord des feldspaths à base de chaux, puis du grenat et

de l'épidote. (t) Americ. Jour., XXXVI, 254.

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Ensuite la magnésie remplacera la chaux, et donnera de la chlorite; et toujours l'excès des silicates terreux sur le silicate d'alumine sera représenté par de l'amphibole, du pyroxène, etc.

Suivant M. Ste rr y Hunt, les roches métamorphiques du nord de l'Amérique justifient plus ou moins ces hypothèses. D'après cela il y établit quatre groupes, ainsi rangés par ordre d'ancienneté :

i° Le groupe laurentien est formé par un gneiss granitoïde, la plus ancienne roche sédimentaire du globe, associé à un peu de diabase. Le fer est très-rare dans les couches et se trouve concentré dans des amas immenses d'hématite et de fer oxyclulé. Le graphite y est fréquent et accompagné d'apatite. 2° Le groupe du Labrador se distingue par le développement des feldspaths anorthoses dans les hypérites et les labradorites. 1.l y a aussi des lits de gneiss.

3° Le groupe de Québec (silurien inférieur) se compose d'un gneiss moins granitoïde que le premier, et de diorites à grain fin qui sont accompagnées de schistes chloritiques. La prédominance dela magnésie se manifeste par le développement de la dolomie, de la magnésite, de la stéatite et de la serpentine. Ii' Les schistes métamorphiques du silurien supérieur et du dévonien sont des schistes quartzeux et micacés, plus ou moins feldspathiques, avec andalousite. En outre, ils sont traversés par un granite éruptif, tandis que les granites des périodes précédentes seraient simplement métamorphiques.

Enfin, M. Sterry Hunt indique un essai de parallélisme entre les couches métamorphiques de l'Amérique et celles de l'Europe. Il est porté à croire notamment que le système laurentien serait l'équivalent du gneiss de la Scandinavie, et que le groupe de Québec correspondrait aux schistes primitifs de la Nonvége.