Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1865, série 6, volume 8)

TERRAINS.

REVUE DE GÉOLOGIE. 418 qu'ici les roches du comté de Durham avaient été regardées comme le type de la formation permienne d'Angleterre ; nuis

c'est dans le Cumberland, le Westmorela,nd et le Lancashire que M. M u rch iso n trouve la série complète des couches. Il distingue trois étages : le permien inférieur, représenté par le grès de Penrith, équivalent du Rothliegende et du Lovver red sandstone; le permien moyen, ou couches de Hilton-beck, correspondant au Zechstein des Allemands ; enfin le permien supérieur, ou grès de Saint-Bees et de Corby, représentant le bunter Schiefer des Allemands. Le grès de Penrith est bien développé dans la vallée de l'Eden, où sa puissance atteint 7w, mètres. Il ne contient pas de fossiles: on y a seulement trouvé quelques traces de pas. A la base du grès est un conglomérat bréchiforme composé de fragments de calcaire carbonifère: puis vient un grès rouge quartzeux avec veines sili-

ceuses dures; enfin une brèche dolomitique couronne l'étage Inférieur. C'est à cette période que M. M ur ch i son rapporte la formation de l'hématite, qui s'est déposée dans des cavités du cal-

caire carbonifère. Les couches de Hilton-beck se composent de schistes et ducalcairns impurs, plus ou moins dolomitiques, surmontés de grèset d'argiles rouges : dans les schistes on a trouvé des Sphenopteris, des Ullmannia, etc., c'est-à-dire des plantes semblables à celles des schistes cuivreux d'Allemagne. Les argiles renferment souvent du gypse. On a donc dans les couches de Hilton-beck l'équivalent du magnesian limestone et du zechstein. Les grès de Saint-Becs et de Corby étaient considérés autrefois

comme la base du trias. MM. M ur ch ison et Har ness les en détachent pour les faire rentrer dans le terrain permien, avec lequel ils sont en concordance de stratification parfaite ; ils plon-

gent sous les mêmes angles, et nulle part on n'aperçoit, sur la surface de contact, les inégalités qui devraient exister si l'une des assises appartenait à la période paléozoïque et l'autre à l'époque

secondaire. La présence de la magnésie est un fait caractéristique de la période permienne: dans les grès de Penrith, le ciment de quartz renferme du silicate de magnésie, et les brèches supérieures contiennent 31 p. 100 de carbonate magnésien. Le permien supérieur

en renferme très-peu. M. Murchiso n en conclut que la dolonntisation a dû se faire de haut en bas pendant le permien moyen; il fait aussi ressortir l'association de la dolomie avec les gypses. La flore permienne est très-différente de celle du terrain carbo-

419

nifère ; ou ne trouve plus ni Sigillaria, ni Lepidodendron : et on voit apparaître les Ullmannia. Ces caractères semblent indiquer un climat moins chaud que le précédent. Enfin M. M ur ch ison remarque que l'activité qui s'est manis.lestée, pendant la période permienne, en Allemagne, par l'apparition de nombreuses roches éruptives, en Ilussie, par celle des sources thermales et des minerais de cuivre, a aussi laissé des traces en Angleterre dans la formation des hématites. Les travaux de mines exécutés dans le bassin houiller de Durham

ont permis à MM Dag I ish et Forster (i) d'étudier le contact du calcaire magnésien avec le terrain carbonifère; conformément à l'opinion de la plupart des géelogues, ils considèrent le grès jaunâtre, situé à la base du calcaire magnésien, coin me reposant en discordance sur le terrain houiller ; quant aux lits rougeâtres qu'on rencontre dans certaines localités, ils feraient partie de la formation carbonifère, dont ils contiennent les fossiles, et leur couleur rouge serait due simplement à l'altération du fer. Fulwell-Hill, près de Sunderland, dans le Durham, on exploite comme pierre à chaux le calcaire magnésien de la partie supérieure du terrain permien. Dans les assises inférieures de ce calcaire, on a trouvé, en 186i, des poissons et des plantes fossiles, dont M. Ki rb y (2) a récemment donné la description. Les poissons appartiennent aux genres Acrolepis et Palmoniscus, et les plantes aux genres Ullmannia et Calamites : ces fossiles présentent d'ailleurs une grande ressemblance avec ceux des schistes marneux de la base du terrain permien.

Les couches du toit de la formation Bassin de Saarbrück. houillère de Saarbrück avaient été rapportées longtemps à la partie supérieure du terrain houiller ; cependant, M. B ey rie h , se fondant sur leurs caractères paléontologiques, les avait assimilées au grès rouge inférieur. M. Weiss (3) arrive à la même conclusion par l'examen des poissons fossiles. Il étudie avec de grands détails

trois espèces, qu'il assimile au Palmoniscus vratislaviensis, au Xenacanthus Decheni, et à l'Acanthodes graci lis, caractéristiques du grès rouge inférieur de la Bohême et de la Silésie. A cette occasion, il se demande s'il ne conviendrait pas de réunir le grès rouge

(I) British Association, 1863; 726. Geoloy. Society, XX, 345. Zeit, d. deut. Geol. Gis., XVI, 272.