Annales des Mines (1869, série 6, volume 16)
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EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE.
eaux. On a essayé vainement des conduites tubulaires avec ou sans charge forcée, destinées soit à épancher l'eau latéralement, soit à permettre l'arrosage à la lance. Ces dispositions ont été reconnues infiniment trop coûteuses, et il a fallu y renoncer. L'emploi des tuyaux n'est admissible que pour les lignes principales ; mais pour les lignes secon-
daires, en beaucoup plus grand nombre, il faut se contenter des dispositions les plus simples, souvent même d'entailles faites à la charrue ou à la bêche, qu'on supprime au besoin quand on vient à, changer de culture. Un conduit économique peut être formé avec des tuyaux ordinaires de drainage agricole, joints par bouts, à moitié enterrés dans le sol et à moitié en saillie. Chaque tuyau ou ligne de tuyau peut ainsi être déplacé à la main et transporté sur un point quelconque pour l'arrosage et remis de nouveau en place facilement. Quelle que soit la situation d'un terrain d'arrosage par
rapport à la ville dont il reçoit les eaux, il faut toujours que la distribution s'y fasse naturellement ou par la seule action de la gravité ; en d'autres termes il faut que le liquide domine le terrain et qu'on n'ait qu'à le laisser couler
dans les rigoles. C'est un déplorable système que de racheter partiellement des différences de niveau en pompant tantôt sur un point, tantôt sur un autre. Ces installations mécaniques sont toujours mal faites et mal entretenues; c'est une occasion pour les liquides de séjourner et de pourrir au pied des pompes. Quand les liquides viennent d'une région trop basse, il faut les remonter en masse sur
un point déterminé, de façon à faire déboucher le flot à un niveau convenable. Une seule installation importante est bien préférable à toutes ces petites installations partielles; non-seulement chaque chose est mieux soignée, mais on évite ainsi les causes de stagnation tenant à ce que la distribution doit être momentanément suspendue sur telle ou telle partie du terrain.
PROCÉDÉS AGRICOLES.
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Il est beaucoup plus facile qu'on ne le pense généralement de trouver un terrain propice pour recevoir les eaux. d'égout, La constitution géologique du sol est rarement un obstacle, et à l'exception des terres exposées à être sub-
mergées, il n'y a, pour ainsi dire, pas de terrain qui ne puisse s'accommoder à cette destination. On connaît des irrigations qui réussissent à merveille sur des sables siliceux à peu près purs, comme à Édimbourg, et d'autres qui
réussissent non moins bien sur l'argile forte, comme à South-Norwood. Or entre ces deux extrêmes sont compris à peu près tous les degrés d'état mécanique du sol qu'on est
exposé à rencontrer. A certains égards même, selon la remarque des commissaires de 1866, une argile compacte peut convenir mieux encore que des sols légers ; car par sa nature, elle est plus apte à produire une forte végétation, et d'après ses propriétés chimiques bien connues, elle a plus d'efficacité pour purifier l'eau d'égout. Toutefois, il ne faudrait point s'exagérer cet avantage qui, dans la pratique, peut être plus que contre-balancé par la considéra-
tion qu'un tel terrain livre passage à une quantité bien moindre de liquide dans un temps donné.
A ce propos, il importe de préciser le vrai rôle du sol dans les phénomènes qui accompagnent l'irrigation des cul-
tures. On est souvent disposé à attribuer au sol une part d'effets qui appartient réellement à la végétation. On a dit,
par exemple, que le sol absorbe les matières contenues dans les eaux d'égout, non-seulement les matières en suspension, mais encore les matières en dissolution, et qu'il s'enrichit ainsi graduellement, de sorte qu'une terre stérile
au début devient fertile par la suite. C'est là une erreur complète, au moins pour les sols sableux, qui sont précisément ceux où l'on réalise l'épuration à la plus haute dose.
Encore même pour les sols argileux, qui, comme nous l'avons dit tout à l'heure, jouissent effectivement de propriétés purificatrices, le phénomène ne se produit que dans.