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Annales des Mines (1869, série 6, volume 16)

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EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE.

PROCÉDÉS AGRICOLES.

l'épuration, il faut hectare par 166, 353 ou 666 habitants, selon qu'on veut donner à l'hectare des doses de

les villes dont on s'occupe sont dans des conditions de

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o.000, 20.000 ou Lio.000 mètres cubes. On peut présenter ces nombres sous une autre forme plus facile à retenir, en disant qu'il faut i hectare et demi par 250, 5oo ou 1.000 habitants. D'après cela, la relation entre le chiffre de la population d'une ville, la surface de prairies et les résultats de

l'irrigation est la suivante Nombre d'habitants correspondant à 1 hectare 1/2 arrosé.

25o

Maximum du profit agricole et excellente épuration.

5oo

Profit moyen et épuration convenable. Profit très-faible.Maximum du volume à épurer.

/.000. .

Ainsi la moindre surface clontnn doive disposer est celle de 3. + hectare par 1. 000 habitants, soit 3.000 hectares pour une ville qui, comme Paris ou la rive nord de Londres, compterait environ 2.millions d'âmes. Au-dessous de cette limite, la salubrité pourrait être gravement compromise, et, pour avoir des résultats agricoles avantageux, il serait nécessaire de se maintenir sensiblement au-dessus, par exemple d'avoir une surface double. Tant que la distribution d'eau s'écarte peu de la moyenne que nous avons supposée, ces conclusions sont applicables, car la distribution venant, par exemple, à augmenter, le débit des égouts augmente, il est vrai, et par suite aussi la

dose à l'hectare; mais comme, d'autre part, les matières d'égout se trouvent plus délayées, ,on peut, sans inconvénient, en faire passer un volume un peu plus grand sur le terrain. Mais il est bien évident qu'il y a une limite, et que si l'on s'écarte beaucoup, en plus ou en moins, de la moyenne supposée, la surface exigée par habitant devient plus grande ou plus petite. Néanmoins, il est vraisemblable

qu'entre 15o et i8o litres, par exemple, les chiffres cidessus peuvent être maintenus, étant toujours entendu que

climat et de densité analogues à celles de Paris, ou, si elles sont dans des conditions semblables à celles de Londres et de la plupart des villes anglaises, on fait la correction relative aux jours de grosses pluies. 30 Valeur de l'eau d'égout et bénéfices de l'irrigation.

La valeur de l'eau d'égout, estimée commercialement, est un point encore plus controversé que celui de la dose à l'hectare. Nous espérons mettre en évidence la cause de ces divergences, par l'analyse attentive des travaux faits en Angleterre et des dépositions entendues dans les diverses enquêtes. Mais hâtons-nous de dire que si les appréciations varient beaucoup sur le quantum de la valeur

à attribuer aux eaux d'égout, elles ne touchent pas du moins au principe de cette valeur elle-même, en ce sens que tout le monde s'est accordé à reconnaître que l'eau d'égout, rendue au lieu d'arrosage , possède une valeur propre, autre que celle de l'eau ordinaire, et susceptible de se traduire en résultats commerciaux.

L'opinion la plus défavorable, relativement à l'importance de cette valeur, existe en France et particulièrement à Paris. Dans notre pays beaucoup de personnes ne sont pas éloignées de croire que les liquides d'égout ne valent pas beaucoup plus que l'eau de certains fleuves, ou que s'il y a une différence en leur faveur, du moins cette différence ne vaut guère la peine d'être chiffrée commercialement ; d'où, comme conséquence, que toute entreprise qui serait fondée sur la vente ou l'emploi de ces liquides comme moyen de rémunérer le capital engagé dans le travail de dérivation et d'arrosage, serait nécessairement ruineuse pour ses auteurs. Sans partager absolument cette manière de voir, nous reconnaîtrons cependant que, dans