Annales des Mines (1869, série 6, volume 16)
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EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE.
.rables, où l'on n'aurait à se préoccuper que des besoins de la culture; 0'05 pour la dose normale de io.000 mètres cubes à l' hectare ;
of,io pour la dose intermédiaire de 20.000 mètres cubes
à l'hectare; 0f,05 seulement pour la dose extrême de Lin.000 mètres cubes, quand tout est sacrifié aux nécessités de l'épuration. Les trois derniers chiffres correspondent respectivement,
on le remarquera, aux surfaces d'arrosage calculées à raison de
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hectare par 25o, 5oo et 1.000 âmes de la
population desservie.
Il est à peine besoin d'ajouter que ces évaluations pourraient être influencées par le climat, et que dans un pays trèssec, par exemple, l'eau d'égout prendrait, abstraction faite des éléments fertilisants qu'elle contient, une valeur d'arrosage en rapport avec les besoins d'humidité de la culture. Cet aperçu nous permet de dégager, avec quelque ap-
proximation, les données commerciales d'une entreprise d'irrigation à l'eau d'égout. Tout d'abord, nous écarterons le prix exceptionnel de o',2o, sur lequel la prudence fait un devoir de ne pas compter, et nous restreindrons les prévisions entre of,o5 et o,15. Tout l'art des entrepreneurs doit être naturellement de se rapprocher le plus possible des circonstances qui permettent d'aspirer au prix de 0'05 par mètre cube (*). (*) Il y a pour les entrepreneurs d'autant plus de nécessité à le faire que la limite inférieure de 0,05 ne paye pas en général, à moins de circonstances très-favorables, les frais de l'opération;
PROCÉDÉS AGRICOLES.
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De là ressort une conséquence importante : le prix de of, 15 et même celui de of,10 ne pouvant être sûrement atteint qu'à la condition que l'irrigation ne soit pas faite exclusivement au point de vue de l'épuration, mais qu'on y tienne compte, dans une certaine mesure, des convenances
de la culture, et celle-ci, de son côté, ne pouvant en général consommer l'eau tout le long de l'année, l'entrepreneur doit donc, s'il se propose de vendre son eau au public, prévoir le cas où une partie seulement de cette
eau serait vendue, et où même, à certaines époques, elle resterait entièrement à sa charge. Il doit s'organiser en conséquence, c'est-à-dire laisser les agriculteurs libres de prendre l'eau quand et comme bon leur semble, et ne pas leur imposer une consommation constante,
sous peine de voir alors son prix tomber vers la limite de 5 centimes. Comme l'épuration ne souffre pas d'ailleurs d'arrêt, il s'ensuit que l'entrepreneur doit être en mesure de consommer lui-même, à un moment quelconque, la portion invendue de ses eaux. Il faut donc qu'il ait à sa disposition une certaine étendue de terrain, et pour peu que la proportion d'eau non vendue soit considérable, la dose à l'hectare sur ce terrain ne devra pas être trop forte, ne pas dépasser, par exemple, celle qui correspond au prix de 10 centimes ou la dose de 2 O. 000 mètres cubes. A plus forte raison en serait-il de même si l'entrepreneur avait en vue de consommer ses eaux en totalité : il ne devrait alors
en aucun cas descendre au-dessous de 10 centimes , et il devrait, par conséquent, avoir au moins 1 hectare par 5oo habitants, et même il devrait faire tous ses efforts pour disposer s'il était possible, de hectare par 25o habitants.
c'est ce qui ressortira avec évidence des chiffres que nous indique-
rons plus tard pour quelques grandes entreprises. Or il est bien
certain que si l'insuffisance des profits existe à, l'égard des cités importantes, elle existe à bien plus forte raison pour les villes secondaires, car, dans un travail de dérivation, la dépense d'établissement n'augmente pas en proportion du volume (14,s ru,..x ce n'est
guère que vers of., o8 ou o', i o que les grandes entreprises auxquelles
nous faisons allusion peuvent couvrir entièrement leurs frais. Il y a donc pour les entrepreneurs plus qu'un motif d'amélioration des bénéfices, il y a une nécessité vitale à viser aux prix de of, Io à
0',15 par mètre cube.