Annales des Mines (1869, série 6, volume 16)
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EMPLOI DES EAUX P'EGOUT E
AGRICULTURE.
ENTREPRISES D'IRRIGATIONS.
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/Ainsi la condition fondamentale pour qu'une entreprise ,d'irrigation soit fructueuse, c'est : si l'entrepreneur entend
consommer lui-même toutes ses eaux, qu'il dispose de
CHAPITRE III.
÷ hectare au moins pour 5oo habitants; et s'il se propose, au contraire, d'en vendre la plus large part possible, qu'il
DESCRIPTION DE DIVERSES ENTREPRISES D'IRRIGATIONS.
soit en mesure de consommer la portion des eaux que n'achèteront pas les cultivateurs. Cette portion elle-même sera appliquée à dose plus ou moins forte selon que, par son importance, elle formera ou ne formera pas un des éléments essentiels du bénéfice. Nous raisonnons là, c'est évident, au point de vue du succès purement commercial; .mais si l'on ne s'occupe que du côté sanitaire, si par exemple l'entrepreneur n'est autre que la ville elle-même, cherchant beaucoup plus tôt l'assainissement que le profit, la condition change alors, et la ville peut être amenée, pour simplifier la conduite de son opération et réduire la mise de fonds au strict nécessaire, à se procurer la moindre surface possible et y appliquer des doses de t-.)o à 40. 000 mètres cubes à l'hectare, c'est-à-dire à se contenter de I hectare par groupe de 5oo à 1.000 habitants. Un autre point très-important, qui doit guider l'entrepreneur, quel que soit d'ailleurs le résultat sanitaire ou commercial qu'il poursuive, c'est de se procurer de préférence des terrains de qualité inférieure. Il y a beaucoup plus d'avantage à acheter à bas prix une terre infertile qu'à payer chèrement une terre féconde. Les qualités propres au sol disparaissent devant la puissance de l'arrosage : la seule chose à considérer, c'est la perméabilité et la facilité d'écoulement. Pourvu que le sol présente ces conditions, le reste n'importe guère, comme le prouvent les brillantes récoltes obtenues avec l'eau d'égout sur des sables siliceux absolument purs.
1.0 Irrigations en Angleterre.
Rien ne démontre mieux la supériorité de la méthode des
irrigations, sous le double rapport de la salubrité et de la Culture, que l'observation des résultats obtenus en Angle-. terre. Ces résultats, dont nous avons été témoin en plusieurs lieux, ont d'autant plus de valeur aux yeux d'une critique impartiale, qu'ils ont été minutieusement scrutés et appréciés par les personnes qui avaient le plus d'intérêt à ne pas se laisser induire en erreur, savoir : 10 par le comité chargé
de préparer la solution à intervenir pour les eaux d'égout de Londres ; 2° par la commission d'enquête pour la protection des cours d'eau ; 50 ce qui semblera peut-être plus décisif encore, par une autorité étrangère à l'Angleterre, par le comité belge envoyé pour étudier le projet d'assainissement de la Senne. Aussi ferons de fréquents emprunts aux rapports officiels de ces corps savants, préférant même, sur tous les points essentiels, exposer les faits d'après ces documents que d'après nos propres observations.
Localités diverses. - Édimbourg est un des points qui a le plus attiré les visiteurs. L'antiquité des irrigations qu'on y pratique (deux siècles selon certains auteurs), la stérilité absolue du sol et la prospérité des récoltes l'ont désigné de bonne heure à l'attention. Les délégués du conseil métropolitain l'ont visité en 1865. Leur première remarque porte
sur la qualité des eaux d'égout, lesquelles ne recevant qu'une partie des matières fécales, sont naturellement