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Annales des Mines (1869, série 6, volume 16)

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EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE.

ENTREPRISES D'IRRIGATIONS.

rosage des terrains situés sur le parcours pût se faire

chacun de ces deux points, et se poursuit, au delà, à un niveau plus élevé. Grâce à ces pompes, on calcule que la surface, à droite et à gauche du canal et de la branche du nord, susceptible d'être arrosée par gravitation, et cependant à un niveau assez élevé pour que l'assèchement en soit bien assuré, n'a pas moins de 42.000 hectares (*). Le tracé en cours d'exécution montre l'aqueduc, sur la moitié environ de sa longueur, enterré dans le sol. Sur l'autre moitié, il domine plus ou moins le terrain et est alors renfermé dans un remblai semblable à ceux des chemins de fer et dont la hauteur moyenne est de 5 mètres. Sur quelques points, pour la traversée d'étroites vallées, cette hauteur s'élève jusqu'à io mètres. En deux endroits

d'une manière économique. Dès lors, on était forcé de se maintenir à une certaine hauteur au-dessus du sol, sous peine d'entraver la vente des eaux par la nécessité d'une élévation mécanique chez chacun des futurs consommateurs. Or les concessionnaires ont compris, dès l'abord, que le seul moyen de populariser l'engrais, c'était de le délivrer sans frais accessoires ni embarras d'aucune sorte,

par conséquent coulant librement à la surface du sol, ou même en pression pour ceux qui voudraient en user à la lance ; en un mot, d'opérer, comme on dit, le service par gravitation. On ne devait d'ailleurs songer à desservir que les terres occupant un certain étage pour que l'écoulement s'y fit bien : sans quoi l'eau d'égout était destinée à y produire plus de mal que de bien. Enfin il fallait dans l'aqueduc une certaine inclinaison pour prévenir le dépôt des parties boueuses. D'après les expériences faites à l'occasion

du drainage de Londres, et d'après les propres observations de MM. Bateman et }fenians, on s'est arrêté à la pente de 20 centimètres par kilomètre. En tenant compte de ces zliverses circonstances, ainsi que de la nécessité d'arriver

sur les sables à une certaine cote au-dessus de la bassemer, afin d'assurer le dessèchement, on a été conduit à élever artificiellement la dérivation de près de 20 mètres,

c'est-à-dire à faire franchir aux eaux cette hauteur au moyen de machines à vapeur. La réussite pratique de ce procédé, après les oeuvres du conseil métropolitain, ne pou-

vait être mise en doute; et, quant à la dépense, il était permis de prévoir qu'en ce qui concerne le pompage proprement dit, les frais ne dépasseraient pas 5oo.000 francs par an. On a donc décidé la création de deux stations de pompes, l'une à 5.600 mètres de Barking, devant faire franchir aux eaux un saut de 9 mètres, et l'autre à 6.400 mètres plus loin , devant leur faire franchir un saut de

fo-,5o. L'aqueduc est, par conséquent, interrompu à

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(") Au premier abord, cette surface paraît plus que suffisante pour recevoir le liquide qui lui est destiné ; car si l'on admet que les ioo millions de mètres cubes de la rive nord se partagent par

moitié entre cette surface et les sables du littoral, le contingent par hectare ressortirait seulement à 1.200 mètres cubes, ce qui est évidemment très-faible. Mais il faut compter que les propriétés qui feront usage du nouvel engrais ne s'arroseront pas en totalité, loin de là: une partie seulement des terrains, celle affectée plus spécialement à certains herbages, consommera l'eau d'égout; le reste continuera probablement à être cultivé comme par le passé. Pour se placer dans les conditions de la réalité, il faut donc prévoir

une zone d'arrosage beaucoup plus vaste que celle qui suffirait théoriquement. A ce point de vue, le chiffre de Ct2.000 hectares pourra même être trop faible. Mais il serait facile, si besoin était, de l'augmenter plus tard au moyen de branches supplémentaires et de nouvelles stations de pompes. M. Hemans estime qu'en poussant, par exemple, un aqueduc vers le faîte qui sépare la vallée du Crouch de celle de la Tamise, on gagnerait aisément 20.000 hec-

tares. Il paraît acquis, en tout cas, qu'en élevant les eaux à une douzaine de mètres au-dessus du niveau actuellement prévu, on porterait la surface à 80.000 hectares. Il se pourrait même qu'on fût conduit à l'accroître au delà de ces limites, si un jour la compagnie venait à vendre, sur le parcours de l'aqueduc, la presque totalité de l'engrais. Ce serait alors 15..000 hectares qu'il faudrait peut-être trouver. Mais la configuration du pays le permet ; il suffirait de s'étendre vers Chelmsford, à la cote de 50 ou 6o mètres. Pour le moment on s'en tient au chiffre déjà considérable de 111.000 hectares, et on laisse à l'avenir le soin d'élargir le cadre.