Annales des Mines (1869, série 6, volume 16)
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ENTREPRISES D'IRRIGATIONS.
EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE.
chines à vapeur. Cette seconde solution serait moins coûteuse qu'on ne serait tenté de le croire au premier abord. Si l'on suppose, en effet, que la moitié des eaux seulement soient amenées sur les sables, et que l'épuisement artificiel s'exerce la moitié du temps, soit finalement sur 25 millions de mètres cubes, comme d'ailleurs la "hauteur moyenne à racheter par les pompes ne serait guère que de 1. mètre, la dépense annuelle d'extraction ne s'élèverait qu'a quelques milliers de francs (). Mais il n'est pas probable qu'on en vienne là : le fossé de ceinture suffira comme réservoir, en attendant les moments propices pour faire écouler. Car avec les dimensions qu'on projette de lui donner, ce fossé pourra contenir plus de 4o. 000 mètres cubes, c'est-à-dire le sixième environ de la production journalière de la rive nord de Londres; or, on ne sera jamais forcé de garder l'eau plus de quatre heures, en sorte que même si elle venait en totalité aux sables, le fossé suffirait encore pleinement à cette destination. A la marée descendante, les eaux trouveront leur issue à travers la digue, au moyen de bouches de décharge munies de clapets, ouvrant de dedans en dehors et restant fermés pendant toute la période du flux. Le même arrangement sera pris pour les cours d'eau naturels qui parcourent actuellement cette région : ils seront recueillis dans des canaux et s'écouleront seulement à la marée basse. Le territoire sera d'ailleurs complétement à l'abri des eaux de la mer; car aucune infiltration n'est possible à travers une digue constituée comme celle dont nous avons parlé ("). (*) A quoi s'ajouteraient, bien entendu, l'intérêt et l'amortissement du capital engagé dans l'établissement des machines. (*)« J'ai, dit M.Bateman, une grande habitude de la construction des grands filtres pour clarifier l'eau destinée à l'alimentation des villes, et si je faisais un filtre de cette sorte (comme la digue), je ne pourrais pas faire passer une seule goutte d'eau à travers. Les filtres artificiels sont formés de sable lavé, et après peu de « temps la surface s'obstrue, de sorte que le filtre ne fonctionnerait plus si on ne la grattait pour exposer une couche fraîche du
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Le sol, formé de sable pur, offre une perméabilité parfaite, et régulièrement, deux fois par jour, il sera débarrassé de toutes les eaux d'arrosage ou autres qui le parcourent ; il se trouvera donc dans les meilleures conditions possibles pour recevoir et évacuer de grandes quantités de liquides, sans que la culture ait jamais à souffrir d'un excès d'humidité. Toutefois, les deux premières années, on compte ne rien produire ; le terrain sera encore trop imprégné d'eau
de mer et de matières salines. On emploiera ce temps à le laver et à l'adoucir: les eaux de pluie et celles d'égout le traversant sans interruption, entraîneront peu à peu tous
les éléments nuisibles. Mais dès la troisième année, on pourra obtenir une récolte.
L'irrigation sera conduite à la mode d'Édimbourg ou à la mode d'Espagne, et peut-être selon l'une et l'autre à la fois. Le choix entre les deux dépendra vraisemblablement de la quantité de liquide dont on devra disposer. Si l'on est assez pourvu pour n'avoir pas à y regarder, on adoptera la première méthode qui, comme on sait, consomme davantage, mais est d'une pratique plus simple; si, au contraire, on a intérêt à économiser l'eau, parce que les cultivateurs en auraient absorbé beaucoup sur le parcours de l'aqueduc, on emploiera la seconde méthode, qui exige plus de soins mais utilise beaucoup mieux. Bien que la Compagnie ait expérimenté l'application de l'eau d'égout sur plusieurs sortes de cultures, elle n'a au-
cune hésitation pour préférer les prairies permanentes. Toutes ses combinaisons agricoles pivotent autour de cette idée. Le projet qui lui sourit le plus consisterait à ériger sur son domaine un grand nombre de fermes consacrées à la production du lait de vaches. Chacune de ces fermes se« sable le plus pur. Or, si nous voulions ici, de quelque manière, faire filtrer l'eau à travers le sable, nous ne réussirions pas à en obtenir une goutte, une fois que la digue sera construite. » (En-
quête de 1865.)