Annales des Mines (1869, série 6, volume 16)
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EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE.
ENTREPRISES D'IRRIGATIONS.
rait pourvue d'une habitation et des bâtiments que comporte une laiterie. On s'efforcerait d'y attirer les laitiers de
plan de MM. Napier et Hope. On se rappelle, en effet, à
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Londres par l'appât d'un loyer fixé tout d'abord à un chiffre bien moindre que celui qu'ils payent d'ordinaire à la ville. On compte aussi, pour les décider, sur la perspective d'un
air pur et d'une demeure saine, deux choses auxquelles l'Anglais n'est jamais indifférent. La compagnie passerait avec eux des marchés et leur fournirait à bas prix le fourrage vert rendu à domicile (*). L'avantage serait si évident que la compagnie ne doute pas d'obtenir d'eux, avant l'achèvement des travaux, des engagements qui lui assurent la consommation sur place de toutes ses récoltes ; « de telle « sorte, dit-elle, que pas un quintal ne sera exporté en na« turc, mais que la totalité s'en ira exclusivement sous forme « de lait, de fromages et autres produits accessoires se rat« tachant aux laiteries. »
L'éloignement de Londres n'est pas considéré par
la
compagnie comme un obstacle ; elle compte avoir facilement raison de la concurrence des producteurs urbains et suburbains. Elle est, en effet, admirablement placée, pour les transports, par suite du voisinage du chemin de fer de South End qui vient aboutir à quelques kilomètres de son territoire, et auquel elle projette de se relier au moyen d'une voie ferrée spéciale. Le litre de lait, rendu à Londres, sera, de ce chef, grevé à peine de quelques centimes. En résumé, la compagnie vendra aux cultivateurs la plus
grande quantité d'eau possible, et elle utilisera le surplus sur son propre terrain. Il n'échappera à personne que c'est cette double opération menée de front et la facilité de faire venir l'une au secours de l'autre, qui fait le mérite du () Elle parle de le leur vendre sur le pied de 20 à 22 francs la tonne, tandis qu'il leur coûte aujourd'hui à Londres, de 25 à A francs.
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quel point varie la valeur des eaux d'égout, selon qu'on les distribue à la convenance de la culture ou d'après les exi-
gences de la salubrité, et combien il importe de laisser l'acheteur libre de consommer l'engrais aux époques et dans les proportions qu'il lui plaît. Cette condition entraîne qu'on ait un exutoire toujours ouvert pour écouler l'excé-
dant; or tel est précisément l'office que remplira le domaine de Maplin : il recevra l'eau que n'achètera pas le public et permettra dès lors de faire varier à tout instant lu vente au gré de la demande. Les dépenses prévues pour réaliser cette grande entreprise sont considérables. Le projet actuellement en cours se solderait par une somme ronde de 6o millions, ainsi qu'il ressort d'un prospectus distribué récemment par la compagnie à ses actionnaires, et dans lequel la dépense était évaluée comme il suit Ouvrages d'art de tous genres (aqueduc, endiguement, pompes, travaux préparatoires), suivant un premier francs. forfait passé avec M. William Webster (*), grand entrepreneur de travaux publics A6.556.200 Sommes payées, sous forme d'actions libérées, à
MM. Napier et Hope, fondateurs, comme reconnaissance d'apports et remboursements de frais d'études
préliminaires et autres .250.000 Intérêt à 5 pour io0 des capitaux engagés, pendant la période de construction, achat des terrains, frais d'études, dépenses d'actes et d'administration. . . . 12.4'3.800 Total.
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En regard de cette mise de fonds, voici quels sont les bénéfices que l'on compte réaliser. La compagnie, dans son prospectus, porte à 18 millions (*) M. Webster, avec qui la compagnie avait traité, est le même qui a construit, pour le compte du conseil métropolitain, près de la moitié des ouvrages du main drainage de Londres. TOME XVI. 1869.
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