Annales des Mines (1869, série 6, volume 16)
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GÎTES MINÉRAUX
Celles du Hamma constituent une rivière qui fait mouvoir plusieurs moulins. Sur la route de Constantine à Batna, nous signalerons L'AM bou Merzoug, dont la température est de !5°,37, et le débit de 538 litres par seconde. C'est une véritable rivière que les Romains amenaient à Constantine au moyen d'une conduite maçonnée, dont on voit encore quelques restes, notamment une portion d'aqueduc porté sur des arceaux auprès de la ville. Plus au sud, l'AM Fesguia, dont le débit est d'environ 200 litres par seconde, et dont la température varie de 18^,66 à 19",50.
Les eaux qui alimentent Biskra sont des sources thermales simples, émergeant à la température de 29%53 de gouffres situés dans le lit même de l'oued Biskra. on supposait que ces sources, dont le débit minimum est de 500 litres par seconde, provenaient des infiltrations de la rivière au milieu des alluvions qui remplissent son lit à l'aval d'el Outaïa; cette explication est inadmissible, car, s'il en était ainsi, les eaux de Biskra auraient une température beaucoup plus basse. Des sources analogues à celles de Biskra surgissent également dans les belles oasis du Zab oriental et du Zab occidental. Les plus remarquables sont celles d'Oumach, dont le débit moyen est de 217 litres par seconde, à la température de 26",35. Ces sources de temps en temps produisent des jets subits et violents comme les geysers d'Islande; elles bouillonnent constamment à la surface du
sol, en sortant de gouffres plus ou moins profonds, et les eaux sont animées constamment dans ces gouffres d'un mouvement très-sensible, alternativement ascendant et descendant et analogue L un mouvement respiratoire. Enfin les behour, ou mers sans fond des Arabes, dans les Oasis
de la province de Constantine, rentrent dans la catégorie des sources thermales simples. a° Sources minérales du deuxième groupe.
Les sources les plus remarquables du deuxième groupe (eaux sulfureuses) sont les suivantes. Pwovinee d'Ornn.
Eaux thermales de Hammant bon Gin-ara, situées sur la rive gauche de la Tafna, à 12 kilomètres N.-E. de Lalla Niaghrnia. Il y a un groupe de sources situées dans une circonférence de
ET MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION DE L'ALGÉRIE.
Io mètres de diamètre, qui se réunissent toutes dans un même thalweg, et produisent ainsi un petit cours d'eau dont le débit est d'environ 7 litres par seconde. La température de ces eaux est de
et degrés dans le ruisseau; mais au bouillon même elle. est de 58 degrés. L'eau thermale est limpide, sans odeur, elle a un léger goût de bouillon, et ne brunit pas sensiblement l'argent; cependant elle est légèrement sulfureuse; elle n'abandonne pas de dépôt auprès de l'origine des eaux qui est ombragée par. un beau groupe de palmiers. Des travaux ont été construits par les Français depuis la conquête ; ils consistent en deux piscines primitivement destinées aux indigènes; et dans lesquelles les Européens vont aussi se baigner.
Les Arabes de la contrée font un usage considérable de ces eaux auxquelles ilsattribuent, comme d'habitude, des propriétés universelles. Quoi qu'il en soit de cette réputation, elles ont une action incontestable pour la guérison de certaines douleurs et de plaies difficiles à cicatriser. Sources thermales de Sidi Ait, sur la rive droite de l'oued Soughaï, près de son confluent avec le Rio Salado.
L'une d'elles seulement est utilisée par les Arabes qui viennent se baigner dans un petit bassin naturel au fond duquel jaillit la source; son débit est de 3 à A litres par minute, et sa température est de 52 degrés. L'eau thermale est très-limpide; elle a un faible, goût de bouillon et est légèrement acidulée, par suite d'un dégagement abondant d'acide carbonique; elle a une faible odeur d'hydrogène sulfuré et brunit l'argent au bout de quelque temps. Source d'Ain cl Hammam, à ï6 kilomètres environ au N.-E. de Saïda et à 5oo mètres au nord du Djebel Tissekedelt.
La source surgit d'un grand bassin de 15 mètres environ de diamètre; elle dégage de l'acide carbonique en abondance, et se jette dans l'oued Nezereg, après un parcours de o kilomètres ; on ne trouve sur son passage aucune trace de dépôt travertineux ; son débit est de 7 litres environ par seconde, et sa température de 56 degrés. Selon M. Rodde, ancien médecin deshôpitaux militaires, cette source thermale aurait une grande importance. Les eaux sont salines et manifestent un goût sulfureux très-prononcé. Les Arabes leur accordent des vertus spécifiques contre toute sorte de maladies.