Annales des Mines (1869, série 6, volume 16)
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EXAMEN
de Saint-Étienne, 1841 (page 191), je proposai, pour l'épuration des fontes, l'emploi . du tartre brut et des carbonates alcalins. Plus tard, MM... Fontaine et du. Motay recoin-, mandaient, dans le même but, les hypochlorites (1. Mais tous ces réactifs sont difficiles à employer dans les fours à réverbère ; leur légèreté relative et leur volatilité rendent la réaction très-imparfaite. Le contact entre ces matières et la fonte est purement superficiel, le brassage de l'ouvrier
puddleur ne saurait y. remédier d'une façon suffisante. Rendre ce contact plus intime, tel est le but qu'il s'agit de réaliser. Parmi les tentatives, faites en Angleterre dans cette
voie, nous devons citer celles de M. Korshunoff, et plus particulièrement le procédé si simple de M }Maton. M.,Korshunoff, jeune ingénieur russe établi à Birmingham,, a pris
en Angleterre un premier brevet le 26 septembre 1865, et un second le io novembre 1866. 11 propose divers appareils qui ont tous pour but de faire réagir sur le fer ou.la fonte plusieurs réactifs, les uns carburants, les autres oxydants, tels que les huiles minérales, les vapeurs nitreuses, quelques sels, l'acide chlorhydrique, etc. Mais ces appareils sont tous assez compliqués, et me semblent ne devoir remplir qu'imparfaitement Je but proposé. Celui auquel M. Korshunoff paraît attacher le plus de prix est une sorte de cornue Bessemer, peu haute, disposée de façon à pouvoir fonctionner comme four de puddlage lorsqu'elle est couchée horizontalement. On commence le travail. Comme dans l'appareil Bessemer, sauf à ajouter, mêlés au vent, les divers réactifs, gazeux, liquides ou solides, que je viens de nommer ; puis on achève le travail en soumettant le métal ainsi raffiné au puddlage ordinaire. Le produit serait, par suite, une loupe et nowun lingot; c'est un pas rétrograde,
DU PROCÉDÉ H EATON.
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lorsqu'on compare ce mode de travail aux procédés Besse-
mer et Martin; et, quant à l'épuration par les réactifs chimiques, les mémoires ou brochures, publiées par l'inventeur, ne citent ducune expérience tendant à. établir l'efficacité des moyens proposés. Les brevets anglais de M. Ileaton sont du 17 mars 1866,
(11.'798) et du 5 mai 1867 (no 1295).. M. Heaton se sert spécialement de nitrate, de soude, sans exclure cependant d'autres réactifs; mais ce qui caractérise spécialement le procédé, c'est l'artifice ingénieux qui fait passer les éléments du nitrate, en jets minces, au travers de la fonte,. de façon à multiplier les points de contact. On pourrait se demander si ce contact intime ne pourrait pas être réalisé aussi dans l'appareil Bessemer par voie d'insufflation, puisqu'à Neuberg, en Styrie, on a pu insuffler avec succès du poussier de charbon (). On pourrait, en effet, injecter ainsi, comme le propose au reste M. Korshunoff, divers sels alcalins, tels que lés nitrates, carbonates, etc. ;
et c'est là aussi le but d'un récent brevet de
L Bessemer lui-même (pris le Si décembre 1 868). Mais dans les conditions où fonctionne l'appareil Bessemer, je Crois pouvoir affirmer que l'épuration, au point de vue du phosphore, serait tout à fait illusoire. La base alcaline s'emparerait de la silice, et laisserait libre l'acide phosphorique
qui serait de nouveau réduit par le fer ; d'autre part, si, pour y remédier, on augmentait la proportion de hase, pour ramener la scorie à 5o p. too de silice', on entamerait. infailliblement les parois de la cornue. A ces hautes tem-
pératures, les garnitures réfractaires ne résistent pas à l'action corrosive des scories basiques, les seules, je le répète, qui permettent l'expulsion efficace du phosphore sous. forme de phosphates.
() En Angleterre, M. Knowles prit, en 1851, un brevet (n° i92i) pour l'emploi, dans le puddlage, de divers réactifs, tels que les nitrates, et plusieurs autres sels de soude, de chaux, etc.
(*) Voir la notice de M. Cléraut, dans le tome XV des Annales des Mines, page 289.