Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1869, série 6, volume 16)

MINES ET USINES MÉTALLIQUES 454 étalée à la surface du côté du nord et de l'est, de façon à y recouvrir le calcaire. La réaction des deux roches y a d'ailleurs donné naissance à une masse considérable de gangue

quartzeuse, alumineuse et pyriteuse, dont l'épaisseur va jusqu'à ioo Mètres au-dessus de l'espèce de cuvette formée par le calcaire. Cette niasse de gangue renferme, près de la Surface, des gisements abondants de minerais oxydés cuivreux qui ont été exploités à plusieurs niveaux sur les deux contacts, et jusqu'à plus de 5o mètres de distance de la surface du sol.

Ils se trouvent tantôt près du calcaire, tantôt près de la syénite ; on a même exploité des gisements compris dans des veines de gangue presque isolées au milieu de la syénite.

Les minerais oxydés extraits renfermaient en moyenne 2 p. ioo de cuivre dans les dernières années; la teneur a été généralement plus élevée près de la surface, et a diminué dans la profondeur. L'exploitation en est assez dispendieuse, à cause des nombreux travaux de recherche à exécuter avant de tomber sur une partie du gisement suffisamment riche. Ces gîtes de minerais oxydés ne sont d'ailleurs que la tête d'un gisement considérable de pyrite reconnu par la grande galerie Florimond, et qui les relie tous entre eux. Sur une

grande étendue en dessous de la syénite, la pyrite de la gangue s'est concentrée, et entre dans sa composition pour une proportion qui varie de 25 à 4o p. ioo ; on y trouve même quelques masses de pyrite presque pures. Cette pyrite

est mélangée inégalement de pyrite cuivreuse ; quelques parties renferment jusqu'à 3 p. ioo de cuivre, tandis que la masse entière n'a qu'une teneur de 5o p. ioo de pyrite et de 3/4 p. ioo de cuivre. La masse pyriteuse a une forme très-irrégulière. Elle est connue, à la hauteur de la galerie Florimond, sur une longueur de 12o mètres et une largeur moyenne de 5o mètres, par conséquent avec une section horizontale de 6.000 rai-

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tres quarrés. Cette section subsiste et s'accroît même probablement jusqu'à une hauteur de io mètres au-dessus de la galerie, pour aller ensuite en diminuant .à la rencontre des minerais oxydés de la surface. Au-dessous de la galerie, la section paraît diminuer, et selon toute probabilité, la masse disparaît à une profondeur de 20 à 3o mètres. Son volume peut être en tous cas admis comme étant au minimum de 100.000 mètres cubes, ce qui correspondrait, vu

la composition citée plus haut, à l'énorme quantité de ioo.000 tonnes de pyrite pure. Dans l'état où ce minerai existe dans la mine, il ne serait possible de tirer parti que d'une très-faible portion du gisement, celle où la pyrite cuivreuse se trouve en forte pro-

portion, de manière à constituer des minerais à 2 ou 5 p. ioo de cuivre au moins. On a donc dû chercher à rendre la masse utilisable en l'enrichissant par un lavage. Cette masse est en effet très-friable ; elle se réduit trèsaisément en poudre, et les matières mélangées à la pyrite, le quartz et l'argile, ont une densité assez différente de celle de ce minéral pour que la séparation soit possible par des procédés très-simples et une opération peu coûteuse. Des essais dirigés dans ce sens ont donné des résultats favorables. On obtient par le lavage une pyrite menue renfermant de 75 à 8o p. ioo de pyrite pure et 1,5 p. ioo de cuivre; les parties du stock plus riches en cuivre donnent par le lavage une pyrite renfermant jusqu'à 5 p. 100 de métal. Ces pyrites menues sont utilisables dans les fours à griller de la fabrique d'acide sulfurique, après qu'elles ont été transformées en briquettes par la compression. La pyrite magnétique est mélangée à la pyrite martiale, dans l'amas de Florimond, dans la proportion de 15 environ sur ioo de pyrite pure ; elle est surtout abondante dans les parties plus riches en cuivre et peut servir d'indice pour leur recherche.