Annales des Mines (1869, série 6, volume 16)
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MÉTALLURGIE DU PLOMB.
NOTES ADDITIONNELLES.
5. Dans les autres usines belges, où l'on a adopté la méthode par réaction, on se sert du réverbère anglais à bassin intérieur. Or j'ai reproché au procédé anglais de ne pas ménager la température pendant le grillage, et de perdre par ce motif du plomb par volatilisation. J'ajoutai que les défauts du procédé anglais me semblaient encore exagérés dans les usines belges. C'est contre cette assertion un peu absolue que s'élève M. Gillon, dans la note qu'il a bien voulu m'adresser.
trer l'argent dans une proportion assez faible de plomb
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Mon collègue de Liége observe d'abord que la méthode en question n'est plus appliquée 'à Corphalie et que mes critiques atteignent ainsi exclusivement l'usine du Bleyberg, la plus importante de toutes les fonderies de plomb de la Belgique. M. Galon remarque ensuite que mes reproches, au sujet
de la teneur élevée des crasses blanches du Bleyberg, seraient fondés, si le minerai était pareil à celui de l'usine d'Engis. Or il en diffère Sous un double rapport» Malgré sa plus grande richesse en plomb, il est moins pur et contient de l'argent ; c'est cette double différence qui expliquerait le mode de traitement suivi au Bleyberg. J'apprécie la valeur de l'objection, et ne saurais mieux faire, pour répondre au désir deM. Gillon, que de rétablir les faits d'après les notes mêmes que mon savant collègue vient de m'adresser. Le minerai de Bleyberg est une galène à 8o p. ioo de plomb, dont la gangue se compose de blende, de pyrite ferrugineuse et de quartz; elle renferme d'ailleurs 0,76 p. Io° d'antimoine, o,006 p. oo de cuivre et, I 45 grammes d'argent, par tonne de plomb. Or le problème, que les ingénieurs du Bleyberg ont cherché à résoudre. peut se résumer en deux mots : produire, d'une part, au réverbère avec ce minerai impur, du plomb doux propre à la fabrication de la céruse et du cristal, et d'autre part, concen-
pour que le Pattinsonage ne soit pas onéreux. Ce but est atteint par le procédé suivi. On sait que, par la méthode de réaction, les plombs sont plus purs et plus argentifères à l'origine du travail que vers la fin, et qu'en particulier l'antimoine et le cuivre, retenus par le soufre, ne sont guère réduits que par le ressuage, après grillage complet. En supprimant cette dernière période, ou plutôt en arrêtant le travail du réverbère, lorsque le plomb est extrait aux deux tiers, on peut réaliser la séparation projetée ; le peu d'antimoine et de cuivre, que le plomb entraîne, est de nouveau enlevé par les pattinsoneurs au moment des décrassages. Ignorant l'existence de l'antimoine et du cuivre dans la galène du Bleiberg, je n'avais pu saisir le motif de ce trai-
tement écourté. J'attribuai la richesse des crasses à un défaut de méthode, tandis qu'on favorise à dessein la formation de ces résidus d'une teneur élevée, afin d'y retenir, autant que possible, le cuivre et l'antimoine. En même temps le plomb crceuvre , ainsi épuré, s'empare de la majeure partie de l'argent, et donne par le pattinsonage d'excellent plomb doux. Je m'empresse donc de rendre justice à la sagacité des ingénieurs du Bleyberg, et
remercie mon collègue de Liége de m'avoir fourni les moyens de reconnaître l'erreur, dans laquelle j'étais involontairement tombé, par suite de renseignements incomplets.
Un doute me reste cependant sur les avantages des fours à deux chauffes. Cette disposition favorise l'uniformité de température, mais cette uniformité est-elle bien utile là "où le grillage et la réaction exigent des températures trèsdifférentes, et dans un four où, par le travail des spadelles
et des râbles, la matière est sans cesse transportée d'un point à un autre de la sôle? Je pose la question sans la résoudre ; j'ajouterai seulement qu'un four à un seul foyer