Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1870, série 6, volume 17)

NOTES GÉOLOGIQUES SUR L'OCÉANIE ,

LES ÎLES TAHITI ET RÂPA.

plate, à lac central, qui va se resserrant de plus en phis

éteints ou actifs ; sans doute, l'arrivée des roches fondues n'a point été ici entravée par la présence d'une épaisse et

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lui-même. Dans les archipels de corail on voit toutes les phases que subissent ces îles dans leur croissance, depuis le récif qui

montre à peine sa surface humide et encore vivante jusqu'aux terres habitées par les hommes et dont la richesse de la flore et de la faune semblerait récuser tout d'abord une pareille origine. L'alimentation des lacs intérieurs se fait moins par la perméabilité du corail que par les canaux qui réunissent ordinairement ces lacs à la mer ; des courants d'une certaine 'violence s'y établissent à chaque marée et, soit que les eaux rentrent ou sortent, elles signalent leur passage par un bruit étourdissant,- une agitation violente et un épais manteau d'écume blanche qui recouvre la mer aux abords du passage ; lorsque les niveaux se sont rétablis le calme renaît subitement : aussi les marins, pour entrer dans un lac intérieur, attendent-ils le calme qui suit la marée basse, et au moment où le courant rentrant se fait sentir, ils lui abandonnent leur navire. Le corail contient souvent des cavernes profondes que les pluies remplissent d'eau douce et il est si peu perméable que les eaux de la mer n'y arrivent ordinairement pas; ainsi, à Baraka, une des Pomotou (groupe N-0.), sur le récif annulaire et à quelques pas de la mer, on trouve un puits naturel plein d'eau douce qui semble jaillir de source. D'après des calculs que reproduit le géologue américain Dana, on estimerait à 290 le nombre des îles coralligènes de quelque importance en Océanie et leur surface occuperait

plus de LI. 000 000 d'hectares, tandis que les îles volcanique, n'auraient pas une surface de plus de 5.000 000 hectares. Nous arrivons maintenant au sujet principal de ce mémoire, c'est-à-dire aux îles exclusivement volcaniques.

Nous avons vu que l'Océan Pacifique est la partie du monde qui présente le plus grand nombre de volcans

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solide croûte terrestre; au contraire même, les matériaux éruptifs n'ont eu à traverser qu'une barrière d'épaisseur minima, si l'on admet, avec quelque raison, que les vallées sous-marines les plus profondes, doivent correspondre aux plus vastes Océans, de même que les montagnes les plus élevées se trouvent dans les plus grands continents. Mais, si un grand nombre de ces volcans se sont fait jour

jusqu'à la surface, combien d'autres ont dû s'arrêter en chemin et à une distance plus ou moins grande du niveau de la mer ! Combien d'autres encore, poursuivant le cours de leurs éruptions, s'élèvent peu à peu et sont destinés à apparaître au jour, créant de nouvelles îles, à une époque que le géologue pourrait même déterminer assez approximativement, si son il avait la puissance de sonder la masse des eaux. Souvent en Océanie on est témoin de phénomènes que l'on attribue avec assez de raison aux volcans ; ainsi on observe Souvent:

t° Des vagues immenses, connues des marins sous le nom de lames sourdes, qui, hautes parfois de plusieurs mètres et d'une longueur considérable, parcourent la surface de l'Océan jusqu'à ce qu'elles viennent se briser contre les rivages des îles; leur vitesse est si grande, qu'on les si-

gnale le même jour dans les pays situés à plusieurs cen-

taines de lieues les uns des autres et encore ne fait-on habituellement mention que de celles de ces vagues qui occasionnent des désastres dans les pays qu'elles visitent. 20 Les marins rencontrent des bancs immenses de pierres-

ponces, à travers lesquels ils naviguent parfois pendant des journées entières ; beaucoup d'îles non volcaniques, la Nouvelle-Calédonie, par exemple, ont leurs plages encombrées de ces ponces que leur apporte la mer. 5° Je mettrai en troisième ligne les mouvements du sol