Annales des Mines (1870, série 6, volume 17)
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NOTES GÉOLOGIQUES SUR L'OCÉANIE ,
LES ÎLES TAHITI ET RAPA.
borde la mer repose sur des coraux dont le niveau est
teur, elle est probablement de formation plus jeune que Lifou et n'a participé que d'un des deux soulèvements de cette île; elle doit peut-être sa formation à ce qu'un des soulèvements primitifs de Lifou, ayant élevé quelques sommets sous-marins à une hauteur suffisante pour que les coraux puissent s'y établir, ceux-ci, dans la période de calme, formèrent alors les assises de l'île Maré, qui s'émergèrent à leur tour au soulèvement qui suivit. L'île °luxa termine au nord l'archipel des Loyalty ; elle se compose de quatre terres principales, séparées par des canaux et affectant une disposition circulaire; la partie encore ouverte du côté nord-ouest est déjà encombrée de coraux vivants qui travaillent avec rapidité à fermer r an-
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plus élevé que celui de la mer ; en second lieu, les falaises à pic qui dominent ces plages sont elles-mêmes taillées en corniches par l'usure des eaux à des hauteurs qui augmentent sensiblement si l'on va du nord au sud; à l'extrémité de la côte sud-est de cette île et sur une longueur d'une dizaine de lieues, la hauteur de la corniche est de 2"',5o environ ; dans l'île des Pins, à dix lieues au sud de la Nouvelle-Calédonie, la corniche atteint une élévation de i o mètres. Nous trouvons encore les traces de ce mouvement sur la
côte ouest de la Nouvelle-Calédonie; mais, dans cette partie, la corniche manque
par suite évidemment de la dénudation dans un grand nombre de points ; néanmoins, les îlots champignon dans la baie de Saint-Vincent, accusent
encore sa présence sur une longueur de côte de 5o lieues au moins. Là, cette corniche est à peine élevée de 2 mètres. Mais c'est aux îles Loyalty que le phénomène s'est fait
.sentir avec toute sa puissance; j'ai déjà eu l'occasion de
parler ici de ce groupe d'îles de corail qui est situé à 15 lieues à l'est de la Nouvelle-Calédonie et se dirige paral-
lèlement à cette grande terre ; il se compose de trois îles principales : Maré, Lifou et Ouvea ; dans la première, qui est au sud de l'archipel, la corniche est élevée de 4o mètres; dans la seconde, qui est située entre les deux autres, on peut lire sur ses bords taillés à pic, qu'elle a été élevée en deux fois au-dessus de la mer, et cela par les deux sillons superposés et creusés dans ses falaises. Le premier soulè-
vement semble avoir été de 45 mètres et le second de 20 mètres, ce qui donne une hauteur totale de 65 mètres. Malgré ces mouvements, la surface de l'île est assez plane, à part le morne madréporique d'Hiacho, dans la baie du Sandal, qui contraste d'une façon bizarre avec l'uniforme horizontalité du reste de l'île ; la hauteur de Lifou est de 8o mètres au maximum. L'île Maré possède un seul sillon à 4o mètres de han-
7. g
neau.
Ces îles n'ont dû être émergées qu'à la suite de plus récents soulèvements que ceux qui élevèrent leurs voisines; nulle part elles ne s'élèvent à plus de o mètres au-dessus du niveau de la mer ; d'un autre côté leurs bords, dans l'endroit que j'ai pu visiter, ne sont pas taillés à pic, ils présentent au contraire une plage sablonneuse en pente
douce; mais cela tient probablement à ce que dans cette île, l'horizontalité des couches n'a pas été gardée comme à Lifou et Ouvea ; souvent, au contraire, elles sont ici trèsdisloquées.
Les mêmes phénomènes et circonstances d'élévation que nous venons de signaler aux îles Loyalty, se reproduisent exactement de la même façon dans quelques terres coralligènes de l'Océanie, à l'île Metia ou Aurore, par exemple, lreui eesst cependant éloignée des Loyalty de plus de 2 000 L'île Melia est dans la partie occidentale de l'archipel
des Pomolou; les dimensions de cette terre sont seulement de h milles de longueur, sur 2 milles 172 en largeur, mais elle est haute de 8o mètres environ, ce qui est la hauteur maxima des Loyalty et, comme ces dernières, elle se