Annales des Mines (1870, série 6, volume 17)
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NOTES GÉOLOGIQUES SUR L'OCÉANIE ,
LES ÎLES TAHITI ET LAPA.
compose de calcaires coralligènes ; ses bords sont verticaux, excepté sur sa côte occidentale et sa masse renferme des cavernes profondes.
tesques assises, qui se seraient aujourd'hui transformées en ces bancs épais de calcaire, dont toute trace de l'animal
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Le calcaire qui compose cet îlot ne présente que rarement des traces de son origine madréporique ; certains lits de la roche contiennent çà et là des débris de corail, qui semblent y avoir été ensevelis en compagnie de magnifiques moules de coquillages. C'est encore ce que Von observe à Lifou, d'où j'ai rapporté des fossiles extrêmement bien conservés; mais ce qu'il y a de très-remarquable ici, c'est que, le plus souvent, la roche devient aussi compacte que n'importe quel marbre mésozoïque, de texture toutaussi uniforme, présentant même parfois des cristaux de calcaire spathique disséminés dans la masse. Ce fait ne mériterait-il pas une étude particulière, à sa-
voir, sous quelle influence cette métamorphose a pu se produire, puisque d'abord les puissances ordinaires du métamorphisme, pression et chaleur, n'ont pas été mises en jeu et que, en second lieu, on n'aperçoit aucune roche volcanique à travers ces assises coralligènes ; enfin les parties de calcaire compacte s'entremêlent indifféremment avec les calcaires terreux et les coraux morts eux-mêmes. Dans les îles coralligènes des Loyalty, on constate la trans-
formation du corail en calcaire aussi compacte que peut l'être celui de illetia, mais c'est dans une circonstance com-
mune dans la nature. je veux parler des stalactites qui se déposent sur les parois des cavernes du corail, par l'intermédiaire des eaux. Ne serait-ce point à Metia une action analogue qui aurait aussi amené, à la longue et sur place, le corail à l'état cristallisé et compact où on le trouve? Mais
si l'on songe que de nos jours les madrépores prospèrent surtout dans les mers chaudes ; aux époques anciennes, où la température générale de la surface de la terre était plus élevée qu'aujourd'hui, les coraux devaient se montrer dans toutes les mers, ils y ont peut-être formé aussi de gigan-
composant aurait disparu et dont les parties cristallines, ainsi que les compactes, n'auraient pas été produites par la chaleur et la faits semblent l'indiquer à Metia pression réunies. Dans la comparaison de Metia et de Lifou, on remarque
encore que ces deux terres sont bordées de falaises à pic, et que celles de Illetia présentent aussi deux lignes horizontales qui divisent la hauteur totale en trois parties à peu près égales et doivent très-probablement provenir d'exhaussements successifs de l'îlot. (Dana, United States exploring expedition gcology, p. 511). Le docteur Clarke signale encore à la Nouvelle-Hollande un fait fort curieux d'élévation de coraux ; d'après ce savant géologue', on aurait trouvé au sommet de la rivière de Boyne, c'est-à-dire à 2 000 pieds de hauteur et à 7oo ou 800 milles de Lifou, des blocs de corail dont les caractères de structure, de couleur et de décomposition sont identiques à ceux que présentent les astra de Lifou (Quarterly journal, 1847, p. 65). On a trouvé plusieurs fois des coraux morts, à une grande hauteur, à Java et à Timor, par exemple ; mais là, c'est à la suite d'éruptions volcaniques subaériennes que ces matériaux ont ainsi été soulevés, tan dis que à la Nouvelle-Calédonie, aux Loyalty et à la Nouvelle-Hollande, ce phénomène d'élévation du sol n'est pas en apparence lié à une action
volcanique, et semblerait s'être produit sur une surface immense et une grande hauteur. Tana est une des Nouvelles-HéLe volcan de Tana. brides, groupe d'îles orientées N.0-S.E., c'est-à-dire suivant la direction habituelle; cette terre possède un volcan en activité qui parait être fort intéressant, mais qui, par malheur, n'a jamais été étudié par aucun géologue. Les naturels de ce pays se sont armés à l'européenne