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NOTES GÉOLOGIQUES SUR L'OCÉANIE

LES ÎLES TAHITI ET RAPA.

lés et d'assez fortes dimensions qui composent certains agglomérats volcaniques, ne laissent aucun doute sur la présence et la force de ces courants d'eau anciens. Ces périodes de calme faisaient subitement place à des phénomènes dévastateurs ; les trachytes, les dolérites, les basaltes, en un mot toutes les roches figées qui composent aujourd' huila charpente de I' ile, jaillissaient successivement

des profondeurs du sol dont elles inondaient la surface;

flots contre leurs travaux et les retarder. Du jour où, par leurs soins, une barrière assez puissante fut établie le long de ce rivage, toutes les roches et les débris que les eaux y apportaient des sommets de l'île, purent se déposer dans une eau calme et s'y superposer de façon à donner naissance à cette bande de terre horizontale et fertile qui s'étend sur toute la côte ouest aux pieds des montagnes éruptives et repose souvent sur les bancs madréporiques eux-

elles remplissaient d' abord les creux et les vallées inférieures

mêmes.

qui avaient eu le temps de se former, puis leurs nappes, condensées par le refroidissement, se superposaient avec régularité, comme on peut le voir en plusieurs points de l'île.

Au moment de la dernière éruption importante qui eut lieu, l'aspect de l'île était certainement très-différent de celui que nous voyons aujourd'hui; elle présentait une série de cônes réguliers, en nombre égal à celui des cratères, mais les animaux et les plantes étaient rares sur ces roches encore brûlantes. Cependant le refroidissement s'effectua, le retrait qui suivit fit fendre de toute part les roches nou-

velles; les eaux pénétrèrent dans ces crevasses et y coulèrent suivant les pentes, c'est-à-dire vers la mer. A la longue ces lits primitifs se modifièrent, s'élargirent et formèrent enfin les vallées que nous voyons aujourd'hui. Mais

bien des siècles furent nécessaires pour effectuer cette

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Sur la côte est, la mer, toujours en mouvement sous l'influence des vents du sud-est, s'est opposé à la progression aussi rapide des coraux, et c'est à peine si une plage étroite a pu se former çà et là entre la mer et le pied des montagnes que battent partout, ailleurs, les incessantes lames de l'Océan.

En même temps, une seconde ceinture de coraux s'établissait principalement sur la côte méridionale et occidentale; celle-ci laisse entre elle et les rivages de l'île un canal profond aux eaux tranquilles, sur lequel peuvent circuler les grands navires eux-mêmes. Si nous comparons maintenant les structures des deux péninsules, nous voyons de suite, d'après la carte (Pl. VIII, fig. I), que dans chacune d'elles les vallées convergent des rivages vers un centre intérieur; de plus ces deux terres sont exclusivement volcaniques et composées de roches

transformation ! Les surfaces des roches volcaniques, en se décomposant, fournirent la terre qui recouvre les flancs des montagnes et

analogues et, bien que les pentes générales des montagnes, les directions et les inclinaisons des bancs de ces

le fond des vallées ; humus fertile, car il contient déjà les éléments les plus propres à la végétation.

probable qu'elles appartiennent toutes deux à des époques contemporaines. La seule roche de la presqu'île que, jusqu'ici, on n'a point trouvée dans celle du nord, est un trachyte à petits grains d'albite. Je ne pense point qu'un seul cratère ait vomi tous les matériaux qui composent les deux

C'est ainsi que la vie peut revenir peu à peu avec les plantes, les animaux, les hommes eux-mêmes. Au milieu de ce calme les laborieux zoophytes qui donnent le corail s'établirent en abondance sur les rivages de la côte ouest où les alizées perpétuels ne venaient jamais soulever les

deux presqu' îles soient différentes, il n'en est pas moins très-

péninsules, mais il a dû y avoir une simultanéité totale plutôt même que partielle, entre les éruptions des anciens TOME XVII, 1870.

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