Annales des Mines (1870, série 6, volume 17)
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NOTES GÉOLOGIQUES SUR L'OCÉANIE ,
LES ÎLES TAHITI ET RA PA .
volcans ; cette terre, aujourd'hui réunie seulement par un isthme étroit, devait être plus condensée, et l'on voit aisé-
ment à la jonction, des deux presqu'îles que l'oeuvre de dénudation s'y est produite sur une grande échelle. Cet isthme ne se compose encore actuellement que de roches feldspa, thiques et ferrugineuses, complétement transformées en une argile qui a peu de cohésion, et se laisse entraîner aisément pan les eaux. De même que dans notre Auvergne, les dernières éruptions n'ont laissé ici aucune trace dans les traditions des
habitants: mais ce fait, appliqué à un peuple qui n'a pas d'histoire, aurait peu de valeur si l'on n'avait encore, pour attester la haute.antiquitéde ces roches éruptives, les den* dations, les altérations et les décompositions qu'elles ont subies, dont on pourra juger par la suite de cette note Nous verrons, en effet, que la constitution de l'intérieur de l'île, c'est-à..-dire tout ce qui serait renfermé dans une ligne tracée à.une distance de 7 kilomètres des rivages et parallèlement à eux, diffère essentiellement de la zone qui. contourne la mer ; dans celle-ci, nous trouvons des agglo-, mérats-, des pépérinos , des tuffs, des cendres, en couches qui n'ont parfois que quelques centimètres d'épaisseur ; ces lits, manquent à peu près complétement aussitôt que l'on s'enfonce de 8 à o kilomètres dans l'intérieur de l'île. A, l'entrée des vallées, où d'habitude on peut voir une coupe plus ou moins élevée du terrain, on aperçoit la superposition des lits, qui, partant du centre de l'île, plongent vers la ruer avec des pentes uniformes et faibles ; leur épaisseur dépasse rarement 6 mètres ; les couches de basalte sont le plus souvent vésiculaires. Mais dans l'intérieur, c'est tout autre chose : les agglo-
mérats, tuffs, cendres, etc., ont disparu sous l'action
des
agents de la. dénudation; nous n'avons plus que des roches,
basaltiques, porphyroïdes, ordinairement compactes, out bien prismatiques, colonnaires, globulaires : leurs bancs
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atteignent parfois des hauteurs de plusieurs centaines de. mètres. Ce caractère de compacité dans ces roches doit aussi provenir de leur voisinage des cratères, c'est-à-dire. d'une forte chaleur. En présence de cette différence si tranchée en trel'in térieur et le pourtour de l'île, nous avons divisé sa description géologique en deux parties : 10 L'étude des vallées et des montagnes de l'intérieur ; 20 L'étude de la plage, de ses falaises et de l'entrée des vallées.
Dans la suite de cette note, chaque lieu dont j'indiquerai
le nom sera accompagné dans le texte d'un numéro reproduit lui-même sur la carte et à côté du lieu même dont
il sera question, de façon à ce qu'on puisse aisément le retrouver. En second lieu, dans chacune des descriptions, nous partirons de Papeete, le chef-lieu, et ferons le tour de l'île dans un sens inverse à celui des aiguilles d'une montre.
PREMIÈRE PARTIE.
Description des vallées et des montagnes de l'intérieur de Tahiti.
Dans ce chapitre, nous parlerons seulement de la grande
presqu'île où le système de montagnes et de vallées est plus développé.
Toutes les vallées, prolongées idéalement, viendraient aboutir aux environs du pic Orohena (1), le plus élevé de l'île et qui a 2.257 mètres ; ce sommet, à sa partie supérieure et sur une hauteur de plus de i.000 mètres, se présente sous des angles infranchissables qui varient entre Go. et 9o; à cause de la finesse de son extrémité, il n'est; guère supposable qu'il renferme le cratère que jusqu'ici,