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Annales des Mines (1870, série 6, volume 17)

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NOTES GÉOLOGIQUES SUR L'OCÉANIE ,

LES ÎLES TAHITI ET RAPA.

lier de coraux anciens ; d'où l'on pourrait raisonnablement conclure que les coraux isolés dont il s'agit (et ce fait lui-même, qui est seulement à l'état de légende, n'a

étroite, va en diminuant jusqu'à la pointe de Faaa (27) où elle est nulle. Avant d'arriver à cette pointe, on rencontre une carrière de laquelle on extrait presque tous les moellons employés pour les constructions de la ville. Cette roche se composé d'une pâte feldspathique grise, souvent en décomposition et enveloppant de petits cristaux de pyroxène. Aux promontoires de Taharaa et de Tataa (28), les couches de conglomérats, de tuffs, entremêlées de débris de coraux, ont cela de particulier qu'elles plongent vers l'intérieur de

jamais reçu de confirmation sérieuse) ont été apportés par

la main des hommes, et que le voyageur anglais aura pris dans la montagne, pour des coraux, quelques bancs de roches volcaniques cellulaires pseudo-cloisonnés. Le puits dont il est question a dû rencontrer çà et là quelques coraux épars au milieu des alluvions, et enfin le banc de corail sur lequel toute la couche s'appuie habituellement.

L'élévation au-dessus du niveau de la mer, des coraux sur lesquels repose la plage, semble être seulement de 4o à 5o centimètres, ce qui est bien loin des changements de niveau que nous avons observés dans la plupart des autres îles ; cependant je signalerai ici une observation importante

qui me fut faite par M. Bonet, chef d'état-major à Tahiti, c'est que depuis 1861 on a constaté un abaissement certain de l'île de Tahiti ; ainsi le chemin par lequel on se rendait de Pueu à Tautira (59), dans la presqu'île, se trouve aujourd'hui complètement immergé dans le voisinage de Tautira, et l'on a dû en creuser un nouveau dans le roc. Ce ne peut être ici la dénudation qui, en un si court espace de temps aurait fait disparaître l'ancien chemin, puisqu'il était aussi taillé dans le roc. Une deuxième preuve de cet abaissement de l'île, c'est

qu'à la pointe Vénus (47), un petit phare qui avait été élevé en 185o, à 5o mètres environ du bord de la mer, a été envahi par ses eaux, et l'on en a dressé un nouveau; il est vrai de dire que dans ce point la plage ne présente qu'une pente très-douce. Nous allons maintenant partir de Papeete, le chef-lieu, et faire le tour de l'île et de la presqu'île, en suivant un sens inverse de celui des aiguilles d'une montre.

En quittant Papeete (9), la bande de terrain, d'abord

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l'île.

A la pointe de Faaa, le chemin est taillé dans les flancs d'une colline qui borde la mer, et qui est constituée par une scorie rouge, ferrugineuse, qui, par sa décomposition, produit une argile rougeâtre, mêlée de parties grises ; au milieu de ces argiles ou vvackes, sont des portions sphéroïdes plus "dures, dont la décomposition est moins avancée.

Les mêmes roches se retrouvent au village de Faaa. Ici la bande de terrains est plus large, mais, au delà du village, elle va se rétrécissant ; le chemin est de nouveau taillé dans des collines, dont le pied est baigné par la mer et qui sont

formées par une scorie à pâte rouge et à cristaux de pyroxène. Par la décomposition de son feldspath, cette scorie donne des argiles très-rouges, très-ferrugineuses, servant en ce moment à fabriquer des briques dont la qualité est très-inférieure. Les moyens employés pour la confection de ces produits ne sont peut-être pas bien appropriés à la nature de l'argile, peut-être aussi l'excès de fer et de matières grenues s'oppose-t-il encore à leur cohésion. Les bancs non décomposés de cette scorie fournissent une pierre à bâtir assez généralement employée ; elle est facile à tailler, mais

peu résistante et par suite de peu de durée. On suit après cela une plage sablonneuse jusqu'au village de Punaauia (2 9) ; le long de cette route, les montagnes, bien que couvertes d'une riche végétation, offrent des pentes très-roides se repliant souvent en forme de cirque. A partir TOME XVII, 1870.

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