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NOTES GÉOLOGIQUES SUR L'OCÉANIE ,

de l'île, et il est à remarquer que dans les points où il existe, la plage, non protégée par une ligne de récifs, est constamment battue par les laines; le sable est blanc, au contraire, lorsqu'une barrière de corail garantit le rivage des assauts de la mer ; je pense que cet état du sable provient de ce que, dans le premier cas, les sables étant lavés par les lames, les grains pierreux, de plus faible densité, sont entraînés et que les autres, bien plus lourds, restent sur place, noircissant le sol par leur abondance. Comme dans la plupart des pays volcaniques, à Tahiti, les roches basaltiques et certaines scories sont tellement chargées de fer oxydulé que les observations au moyen de la boussole sont considérablement troublées; à cet égard, je citerai une remarque qui me fut faite pendant mon séjour dans l'île par M. Kulczycky, l'auteur de la carte même du pays, à savoir que, sur les cols qui relient des montagnes entre elles, l'aiguille aimantée indique subitement des variations de 20° à 22°. Cet ingénieur donne pour cause à ce

phénomène la présence de courants électriques qui suivraient ces cols et auraient une intensité suffisante pour produire sur l'aiguille la déviation remarquée. Des déviations analogues observées dans d'autres contrées et particulièrement dans l'île de Santorin, ont été attribuées, d'une manière exclusive, au fer oxydulé des. roches ; si cela était, il me semble qu'en faisant le tour des pics, l'aiguille ten-

drait à dévier toujours dans la direction du pic, tandis 'qu'il n'en est pas ainsi. Je pense donc que des déviations aussi fortes de l'aiguille doivent être attribuées surtout à des courants électriques. Dans le village de Teahupoo (25), nous trouvâmes chez un colon français, nommé Darcin, un instrument qui attira de suite notre attention par la nature de la pierre dont il était composé; il s'agissait d'un penou, sorte de gros marteau sans manche, que l'un trouve dans toutes les cases des indigènes auxquels il sert pour écraser des fruits ou des

LES "LLES TAHITI ET RAPA.

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racines; d'habitude, cet instrument est taillé dans un fragment de basalte, tandis que celui que nous avions sous les yeux était fait d'un beau marbre blanc, légèrement cristallin. Malgré les nombreuses questions que nous adressâmes aux gens du pays sur l'origine de ce penou, il ne nous fut pas possible d'obtenir un éclaircissement quelconque; sa forme était exactement celle de tous les marteaux de ce genre. Provenait-il encore de quelque terre voisine aujourd'hui abîmée sous les eaux? A-t--il été apporté d'un autre archipel dans lequel le marbre existait ? Cette dernière opinion nous sembla d'abord la plus probable, d'autant mieux que les Tahitiens ont de nombreuses relations avec les îles voisines, les Marquises par exemple, et que dans les îles HouaPooa, placées au nord-ouest de cet archipel, on a signalé des éléments autres que les produits volcaniques; des aiguilles élevées de pierre blanche; des roches grises en couches

parallèles, inclinées à l'horizon et d'autres horizontales (*). Mais, en réfléchissant davantage à cet instrument de cal-

caire, j'ai pensé qu'il n'est pas autre chose qu'un marbre cen.alligène, tel que nous avons vu qu'il en existait dans l'île Metia, de l'archipel des Pomotou, voisin de Tahiti et en relation avec elle. J'ajouterai cependant que ce marbre est fort beau et pourrait, s'il est abondant, devenir l'objet d'une exploitation commerciale.

A partir de Teahupoo (25) jusqu'à,Tautira, la bande de terrains est à peu près nulle ; les montagnes offrent une série de pics très-aigus, isolés quelquefois ou se reliant par des chaînes aux contours bizarres.; je citerai parmi ceux-ci le pic uré (61) (horninis phallus, c'est ainsi que le nomment les naturels dans leur langage imagé et naïf) cette aiguille a environ Ao mètres de hauteur, et domine la chaîne centrale de la presqu'île, élevée elle-même en ce point de 1.200 mètres environ (Pl. Vil!, fig. 3). Des Marquises (*) Relation du capitaine Marchand, 1791. Vincendon Dumoulin et Desgraz, pages i56 et 158.