Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1870, série 6, volume 17)

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NOTES GÉOLOGIQUES SUR L'OCÉANIE ,

LES ÎLES TAIIITI ET IIAPA.

A 15o mètres environ du rivage, un peu avant d'arriver au sud de la presqu'île, dans un terrain marécageux, on rencontre la grotte de Vaipoiri (eau sombre) (Go), elle semble formée par un bloc énorme de rocher, éboulis de la montagne voisine, qui aurait roulé dans une vaste excavation du sol, qu'il ne remplit que partiellement, car, entre le bloc et l'ex-

joindrait leurs sommets ; des cols de différentes hauteurs., les relient à la chaîne principale, tandis que dans le fond des gorges qui les séparent, passent des ruisseaux torrentueux qui prennent naissance dans les montagnes du secoud plan. Cette régularité dans le relief de cette presqu'île semble-. rait être un signe de son homogénéité de composition. Si, de la mer, et à une faible distance de la côte orientale de l'isthme de Taravao, on regarde les deux presqu'îles,. elles font l'effet des deux ailes immenses d'un oiseau, dont le corps serait l'isthme lui-même, et l'on est prêt à s'éton-

cavation s'ouvre une large crevasse, qui descend à pente assez roide pendant une longueur de io mètres environ ; là on se trouve en présence d'une pièce d'eau de 5o mètres de longueur sur 20 mètres de largeur ; cette eau souterraine est potable et très-fraîche ; les fils de rois, dit la légende, venaient autrefois s'y baigner, aussi en aurait-elle conservé la propriété de dégager de la lumière, lorsqu'elle est agitée avec un bâton ; les indigènes ne manquent donc pas de battre l'eau en arrivant dans le fond de la grotte, et c'est à cette précaution qu'ils attribuent de pouvoir distinguer les objets environnants après quelques minutes de séjour dans cette grotte obscure. Au sud de la presqu'île la mer vient briser avec une trèsgrande force contre la base des montagnes qui longent la mer ; le passage par terre est alors à peu près impossible, et par mer il offre aussi beaucoup de danger, car la violence des lames est telle que la plus petite erreur du pilote peut briser l'embarcation sur les rochers. Peu après avoir doublé la pointe sud, on se trouve en présence d'un enfoncement dans les rochers, nomme Terurua (4o) ; la montagne est formée de coulées de basalte porphyroïde avec cristaux de pyroxène. Dans la partie est de la presqu'île s'élève un cône nommé Mataorio (41), il a 7 oo mètres de hauteur et se -fait re-

marquer par la face abrupte qu'il présente à la mer. Sur cette côte jusqu'à l'isthme, ce ne sont plus que cônes plus ou moins élevés, arrondis ou triangulaires, ils se présentent souvent par séries, juxtaposés, appuyés contreune chaîne dont la ligne de faîte est parallèle à la ligne qui

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ner de la régularité de ces lignes générales des contours de pays aussi accidentés.

Nous allons maintenant partir de l'isthme et remonter vers le nord en suivant la côte orientale de la grande pres-

qu'île, qui est la moins riche et la moins intéressante de l'île (*) .

En quittant Taravao (24) , la plage est étroite, les montagnes viennent souvent se précipiter dans la mer en une' falaise verticale : l'une de ces murailles, qui présente une. sorte d'échancrure nommée one-poto (sable court, plage étroite) (42), montre assez exactement la constitution du sol dans cette partie de l'île ; ce sont des lits superposés sur une assez grande hauteur, légèrement inclinés, et se composant de couches alternatives de basaltes, de scories, de cendres, etc., d'une épaisseur peu considérable. On con--

state qu'il y a eu souvent des temps de calme entre les moments où deux de ces lits successifs se sont déposés, car (*) Les plages principales sont sur la côte occidentale où les, vents alizés de l'est envoyaient les cendres pendant les éruptions. Ce qui nous montre qu'à ces époques anciennes les vents avaient la même direction. Ce fait pourrait encore nous expliquer' pourquoi ces terres volcaniques s'allongent généralement du sud-est au nord-ouest, qui est exactement la direction des vents alizés dans ces parages.