Annales des Mines (1870, série 6, volume 17)
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terrain : A l'entrée la galerie se dirige N. 45° E. ; S2, largeur est de 1.",9o, sa hauteur om,6o. A 8 mètres de profondeur, la direction n'a pas changé; la largeur est de 5 mètres, la hauteur i'",5o. A 18 mètres la largeur est '",5o, la hauteur i'",2o. Le sol est de la lave figée, le contour une scorie fendillée. A 45 mètres la hauteur, qui s'était élevée à 2 mètres, est revenue à 1',2o; la largeur n'a pas changé, la direction est N. 500E. A 55 mètres la galerie tourne au N. 6o0E. subitement; au coude formé par cette inflexion, les laves se sont condensées sur une plus grande épaisseur. A 82 mètres le sol de la galerie est couvert d'un magma de laves qui n'ont point voulu couler. A 126 mètres la hauteur est de 2"',5o, la largeur de 2 mètres. A partir de cette distance, la galerie forme parfois des chambres énormes ; sur le sol sont amoncelés des blocs de roches tombés du toit. A 200 mètres la hauteur n'est plus que de ow,45, la largeur de .1°',20. J'avais dans ces derniers points une peine énorme à circuler avec mes instruments; la température était extrêmement élevée, et je regrette de n'avoir pu faire d'observations
à cet égard. A cette distance l'air semblait pur, et en laissant nos flambeaux immobiles, on observait que la flamme avait une légère tendance à s'incliner vers le fond encore inconnu de ce souterrain ; il est donc probable qu'il communique avec un cratère plus ou moins important, qui déboucherait à une certaine distance de là dans les montagnes inexplorées et à peu près inabordables de l'intérieur. Auprès du dernier point où nous parvînmes dans cette galerie s'élevait une petite pyramide de 10,20 environ de hauteur, adossée contre les parois et formée de pierres su-. perposées. Nous crûmes d'abord que c'était le résultat d'un éboulement de la voûte, mais en regardant de plus près, il nous fut facile de reconnaître que nous étions en face d'un travail humain et d'un marc, ou monument que les Tahitiens élevaient à leurs dieux. ii
LES ÎLES TAHITI ET "RÂPA.
NOTES GÉOLOGIQUES SUR L'OCÉAME ,
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Au retour, examinant avec plus de soins les vastes cham-
bres dont j'ai parlé, et dues selon toute apparence à des éboulements, nous remarquâmes qu'on y avait encore élevé contre les parois de petites pyramides. Le temps nous manquait pour fouiller ces témoignages, malheureusement muets, du passage des hommes et . y chercher des instru-
ments ou débris qui pussent jeter un peu de lumière sur leur histoire si obscure. Je dois aussi ajouter que grâce à l'imperfection des instruments que j'avais pu emporter dans ce voyage souterrain, que je n'avais pas prévu, les chiffres
que je donne ne doivent être considérés que comme approximatifs.
En recherchant dans les annales géologiques des exem-
ples de galeries semblables, c'est-à-dire, ayant servi de passage à des laves, je n'en ai trouvé de vraiment importantes dans aucun pays, si ce n'est dans l'Océanie. ellemême et dans des îles qui ne sont point très-éloignées du pays qui nous occupe, et comme leurs descriptions qui ont été faites par des auteurs américains n'ont pas été toutes publiées en ft auais, j'en dirai quelques mots ici, qui suffiront à montrer, je pense, l'analogie que je veux établir. Les rapports du Rév. Titus Coati, missionnaire américain, dont j'ai cité le nom au sujet d'une éruption aux lies Sandwich, nous ont appris que dans ce même groupe, le cratère de Rilauea ne rejette point par-dessus ses bords les
laves qui lui arrivent des profondeurs de la terre, mais qu'elles s'écoulent par un canal souterrain. Ce fait d'un courant de roches fondues se mouvant sous le sol, fut con-
firmé lors de l'éruption de juin i 8 Lto , décrite par le R. Titus Coan dans le Quarterly journal; cet observateur constata, sur une grande distance, la marche souterraine de la lave à une. profondeur qui atteignait parfois 5oo mètres an-dessous de la surface du sol. Ce fleuve de feu pas-
sait dans le fond de cratères éteints, dont il éclairait les parois d'une vive lueur ; enfin il se fraya une issue à 45 ki-