Annales des Mines (1870, série 6, volume 17)
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RESSOURCES MINÉRALES
DE L'ARLÉGE.
sant en biais du sud-est au nord-ouest, et passant lentement de sa lèvre gauche à sa lèvre droite. Les sources naissent verticalement du centre de la fracture avant d'émerger au jour; elles ont à traverser une forte couche de diluvium peu résistant et meuble, où elles se divisent en ramifications nombreuses, et ayant toutefois une tendance à suivre les points de moindre résistance qui sont naturellement les bords extrêmes de la fracture où les parois rocheuses la limitent au nord et au sud. Près dola surface, les sources chaudes viennent former une nappe d'eau chaude très-étendue à un niveau peu inférieur à celui des eaux froides de l'Ariége, qui imbibent tout le sous-sol à une faible profondeur et à des distances plus ou moins grandes du lit central de la rivière. La nappe d'eau chaude souterraine'peut avoir, d'après la constitution dela vallée, /Io° mètres de largeur et s'étend de l'est à l'ouest sur près de 60o mètres sur les deux rives de l'Ariége; en creusant à une faible profondeur, on pourrait, dans la plus grande partie de cette étendue trouver des eaux tièdes annonçant une grande dispersion de la nappe minérale ; mais les principaux naissants paraissent concentrés sur les deux bords extrêmes de la fracture le long des parois rocheuses qui la ferment, soit sur la rive gauche, soit sur la rive droite où les eaux qui émergent de la profondeur ont trouvé un passage naturel plus facile; d'autre part, les masses d'eau froide de la rivière qui en occupent le centre, pressent fortement la nappe minérale et la refoulent en partie sur les parois imperméables du vallon. Les eaux minérales d'Ussat sont classées par M. Filhol dans les eaux purement salines; d'après lui, leur composition est la sui-
grâce à ses beaux travaux, la station thermale d'Ussat a acquis depuis cette époque une importance considérable. Autrefois les baignoires étaient creusées dans le sol lui-même, leurs parois latérales étaient formées par des plaqués d'ardoises, et leur fond était constitué par le gravier au travers duquel sur-
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vante : Pour un lifte d'eau Chlorure de magnésium Sulfate de magnésie. Carbonate de magnésie. Carbonate de chaux. Sulfate de chaux.
gramme. 0,034 0,276 0,010 0,268 0,306 0,894
Elles dégagent en outre quelques bulles d'acide carbonique. Sur la rive droite de l'Ariége, au bord oriental de la fracture, est
le grand établissement de bains appartenant à l'hospice de Pamiers. Cet établissement, d'origine fort ancienne, a été complètement réédifié vers 1858 par les soins de M. l'ingénieur François;
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gissait l'eau minérale qui les alimentait. Les bains n'étaient séparés de la rivière que par une zone assez étroite (52 mètres) d'alluvions très-perméables, qui ne s'opposaient pas complètement au mélange des eaux thermales avec l'eau froide; dans l'état ordinaire, l'Ariège s'élevant quelquefois à 2 mètres audessus du lac souterrain minéral, il y avait mélange de l'eau minérale avec l'eau froide. Sur les trente-trois baignoires qui existaient clans l'établissement, quatorze étaient envahies de temps en temps par les eaux de l'Ariége. 'Cet effet se faisait sentir surtout sur les baignoires n" 1, 2, 15, ILI, 17, 18, dans lesquelles on ne pouvait se baigner que vers le i" juillet et quelquefois vers le i5. Dans les basses eaux le niveau de la rivière était inférieur à celui du lac, la majeure partie de l'eau thermale se perdait dans l'Ariège, et l'eau ne s'élevait plus dans les baignoires qu'à une hauteur de
55 centimètres. Ces circonstances rendent parfaitement compte des variations de température qui ont été observées par divers savants.
Par les soins de M. François, quatre galeries de recherche ont été percées vers la montagne et ont recueilli les naissants thermaux qui ont été soigneusement séparés des eaux d'infiltration; une longue galerie baigneuse a réuni tous ces naissants et a régula-
risé leur production, les baignoires ont reçu un courant d'eau continu. Pour obvier aux inconvénients des bas étiages de la rivière, une Ariége artificielle a élé créée par l'établissement d'un canal hydrostatique dans le voisinage des bains; ce barrage liquide à niveau invariable, calculé de façon à établir un équilibre conve-
nable, analogue à celui produit par l'eau de l'Ariège aux étiages moyens, refoule la nappe minérale contre les parois imperméables de la fracture, exhausse son niveau de façon à produire à la saison sèche un écoulement d'eau minérale à peu près constant dans la galerie baigneuse. Un bel établissement contenant quarante-quatre cabinets de baignoires et quatre cabinets de douches, a été installé dans de bonnes conditions et de façon à obvier à peu près à tous les inconvénients constatés dans les anciens bains.
Depuis cette époque la réputation d'Ussat a grandi, la foule des Tolu. NVIE, 1870.
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