Annales des Mines (1871, série 6, volume 19)
Page : Image 18
Révision de 8 févr. 2015 01:56:52, edited by Anonymes
/6
EMPLOI DE LA NITROGLYCÉRINE.
,
EMPLOI DE LA NITROGLYCÉRINE.
NOTE SUR
L'EMPLOI DE LA NITROGLYCÉRINE DANS L'EXPLOITATION DES GRANDES CARRIÈRES DE CALCAIRE-MARBRE DE LA VALLÉE DE LA VIRE PRÈS SAINT-Lé.
17
troglycérine, comme offrant une plus grande sécurité pour les ouvriers, en même temps qu'on y trouve une économie de main-d'ceuvre, se trouvaient positivement établis, par une année entière d'expérimentation, pendant laquelle on a exploité, sans le moindre accident, 2o.000 mètres cubes de calcaire-marbre très-dur, au moyen d'un millier de coups de mine, où l'on a employé de 55o à 400 litres de nitroglycérine, préparée sur place dans le laboratoire du Hamel-
Par M. H. HARLE, inspecteur général des mines.
Vers le commencement de 1868, à la suite d'expériences auxquelles avait. assisté M. l'ingénieur des mines de Caen, l'essai de la préparation, sur place, de la nitroglycérine, et de son emploi, comme poudre de mine, fut provisoirement .
autorisé par M. le préfet de la Manche dans les carrières de calcaire-marbre exploitées par MM. Granger et compagnie, pour la fabrication de la chaux, au Hamel-Bazire , près Saint-Lô, sur le bord de la Vire. Vers la fin de la même année, la compagnie chaufour nière de l'Ouest, MM. L. Renard et Compagnie, proprié-
taires des grandes carrières de Bahais et de la RoqueGenest, situées l'une à côté, l'autre en face du HamelRazire, reconnaissant les avantages que présentait, depuis un an, l'emploi de la nitroglycérine chez leur voisins et concurrents, et pressés par leurs ouvriers qui, après avoir
vu l'emploi de la nitroglycérine, ne voulaient plus de l'emploi de la poudre, demandèrent à pouvoir eux-mêmes
faire dans leurs chantiers ce que leurs voisins faisaient avec succès.
Cette note est l'exposé de ce que j'ai vu dans une visite faite au .11aanel-Bazire à l'occasion de l'instruction de cette demande.
J'y ai constaté que les avantages de l'emploi de la ni-
Cette préparation, telle que je l'ai vu pratiquer, est des plus simples (1. On commence par faire dans un ballon en verre, de 5 litres, à col assez long, un mélange de 2 kilogrammes d'acide sulfurique très-concentré, marquant 66 degrés à l'aréomètre de Baumé, et de i kilogramme d'acide nitrique, également très-concentré, marquant 48 degrés, et comme il y a une forte production de chaleur pendant qu'on opère le mélange, on a soin de laisser le ballon plongé dans un. baquet d'eau où il se refroidit. Lorsqu'on veut ensuite préparer la nitroglycérine, on prend un des ballons contenant le mélange des acides, et on y verse 45o grammes de glycérine très-concentrée, marquant de 28 à 5o degrés à l'aréomètre. On a soin de ne verser la glycérine que peu à peu, en la fractionnant en huit ou neuf fois, et en agitant le ballon, tenu à la main par le col, dans un baquet d'eau, pour arrêter le développement.de chaleur que produit la réaction des acides sur la glycérine, et, en même temps, empêcher le dégagement de vapeurs nitreuses qui se produiraient, si on laissait la température s'élever. On ne recommence à verser de la glycérine que lorsque la réaction paraît terminée sur celle (*) Voir, sur l'emploi de la nitroglycérine, les Annales da génie civil, le année, page 548; 5 année, pages 568 et 561; 6' année, page 773, et 7' année, page 722. La formule de la composition de la nitroglycérine, donnée par M. Kopp, est (06E1'(N0)306).
'rom XIX, 1871.