Annales des Mines (1871, série 6, volume 19)
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SUBSTANCES EXPLOSIBLES
EMPLOYÉES DANS LES TRAVAUX DES 111INES.
jetées; dans ce cas, elles ne produiraient que peu d'effet, et broieraient simplement la matière dans un certain rayon autour de la charge. Les poudres lentes, au contraire, conviennent très-bien , à condition que les bourrages soient
aucun travail à moins de dépenser un temps considérable à fermer les fissures qui communiquent avec les trous de mine au moyen d'argile fortement battue. Enfin, dans le fonçage des puits, dans les travaux en ro-
bien faits. Si la roche est très-dure et très-tenace, on pourra employer les poudres brisantes; mais à la condition >qu'elles
ches aquifères, il importe beaucoup que la poudre ne
soient également très-fortes. On verra cependant par la
faire explosion sous ce liquide, afin de ne pas avoir les ratés
suite qu'elles ne conviennent pas dans tous les cas.. L'expérience seule peut déterminer les conditions dans lesquelles elles donnent de bons effets.
qui se produisent si souvent dans le cas où la poudre se détruit à l'humidité, et d'éviter le glaisage quelquefois dif-
Dans les carrières de pierres de taille, dans les ardoisières, les houillères et certaines aunes métalliques trèsriches, on ne doit pas seulement se préoccuper de la quan-
tité de matière abattue, mais aussi de son état; il faut
craigne pas l'eau, et qu'elle puisse même être allumée et
ficile et toujours dispendieux des coups de mine. Jusqu'ici, je n'ai pas parlé de la rapidité de l'exécution des travaux. Dans certains cas, on n'est pas pressé, et dans une certaine mesure, on aime mieux avancer lentement. Au
plus ou moins grande quantité de menus produits. On pourra alors, sans inconvénients , employer des poudres
contraire, il arrive souvent que la question de temps est capitale, comme dans le percement de certaines galeries d'écoulement, des tunnels de chemin de fer, comme celui du mont Cenis, qui nécessitent de grands capitaux longtemps improductifs. Dans ce cas, pour aller vite, on préfère souvent avec raison un procédé qui augmente le prix de revient mais qui diminue la durée des travaux. Or, on peut. dire en général, que plus la main-d'uvre est faible, plus le temps d'exécution sera court. A ce point de vue ce sont donc les poudres fortes et brisantes qui seront préférables, et cela d'autant plus, que dans les travaux dont il s'agit la question des menus est sans aucune importance.
très-brisantes si on n'y trouve pas de désavantage à d'autres points de vue. Dans certains travaux de mines, on rencontre des roches fendillées ou à structure géodique, dans lesquelles il est
il suffit de dire qu'on devra s'attacher à la rendre la plus grande possible, et qu'on devra rejeter toute substance qui ne présenterait pas toute la fixité désirable et qui pourrait
éviter les menus fragments. On devra donc employer de préférence des poudres fortes, mais peu brisantes.- Les poudres brisantes donnent beaucoup de menus et occasionneraient des pertes considérables.
Au contraire, dans les carrières .de pierres à chaux et autres ouvrages semblables, dans les galeries à travers bancs, le fonçage des puits et l'abatage des minerais pauvres, disséminés dans la gangue, il importe de faire vite et beaucoup de besogne, sans qu'on ait à s'inquiéter de la
souvent impossible de forer des Coups de mine qui né soient pas en communication avec l'extérieur, ou avec des poches
considérables placées au sein de la masse. Dans ce cas, il faut nécessairement employer des poudres brisantes, afin d'atténuer autant que possible l'effet des fissures et des géodes. Avec des poudres lentes, on ne produirait souvent
Quant ala sécurité que présentent les différentes poudres,
produire des accidents graves, quels qu'en soient d'ailleurs les avantages. D'après ce qui précède, On voit qu'il est impossible de dire que la meilleure poudre de mine est celle qui réunit telle et telle condition, car des propriétés, qui dans certains cas deviennent des avantages sérieux, sont, dans d'autres,