Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1871, série 6, volume 19)

S0

SIEBENGEBIRGE ET EIFEL

-certainement dissolution d'une partie des bases renfermées dans les cristaux d'oligoclase, tandis que la silice qui leur -c,orrespondreste dans la partie insoluble; on devrait donc,

au lieu des rapports que je viens d'indiquer, trouver des chiffres intermédiaires entre ceux qui caractérisent l'or-those et ceux qui caractérisent l'oligoclase. Il est à remarquer, du reste, qu'il en est ainsi pour la proportion relative de soude et de potasse, qui est ici de 1., ou à peu près. Mais on ne peut déterminer combien de sanidine et combien

.croligoclase il y a dans la pâte de la roche; on n'a exactement, en effet, que la teneur en silice, qui est de 65 à67 p. Ioo; on ne peut non plus s'assurer si cette silice est tout entière saturée par les bases, ou si elle est partie libre, partie combinée ; eût-on d'ailleurs l'analyse complète,

il serait bien difficile de tenir compte du mica, de l'amphibole et du fer oxydulé, et d'arriver à établir la proporlion dans laquelle entre chacun des éléments minéralogiques; en tout cas, on voit que le trachyte du Drachenfels ,est notablement moins acide que la saniclinophyre ; il a en même temps un poids spécifique plus considérable : 2,689 au lieu de 2,475.

Le trachyte à grands cristaux de sanidine forme, -comme je l'ai dit, une bonne partie des montagnes du Siebengebirge : le Drachenfels, le Geisberg, la Jungfernhardt, TOElendberg, et presque tout le chaînon central, jusqu'au lohrberg in clusivemen t, le Scheerkôpfe , l'OElberg, le Hirsch-

berg, et une partie du Wasserfall et de la Rosenau ; on le trouve encore au Bockeroth et sur divers points du chaînon

placé au sud de la vallée de Rhôndorf; mais son aspect

-varie un peu suivant les différents endroits. Au sommet du Drachenfels , il offre une pâte presque blanche dans la quelle les petits cristaux de feldspath semblent disparaître;

-mais avec un peu d'attention, on les distingue par leur -éclat de la masse avec laquelle leur couleur les faisait con-.

fondre; à mi-hauteur, sur le versant nord, au pied du

SIEBEJNGEBIRGE ET EIFEL.

8

cône qui supporte la ruine, la pâte est plus grise, et les petits cristaux feldspathiques blancs qui y sont noyés don-

nent à la masse un aspect moucheté particulier. Le trachyte de la carrière de Steinchen, à la base même de la montagne, présente cet aspect beaucoup plus marqué encore : ici, la pâte est d'un gris bleuâtre ; les petits cristaux qu'elle renferme sont moins brillants et passent au blanc laiteux; quelques-uns d'entre eux sont altérés et devenus rosés; enfin, il est à remarquer qu'ici la forme dominante des grands cristaux de sanidine est 1. espèc,e de prisme rec-

tangulaire que j'ai indiquée en premier lieu. Le sphène semble plus fréquent dans les échantillons du sommet. Le pied du Grand0Elberg, ainsi que la pente sud du Wasserfall, est formé d'un trachyte à grands cristaux, à pâte d'un gris jaunâtre et à éléments très-confus; les grands cristaux d'orthose y sont beaucoup plus solidement fixés, et ne semblent pas atteindre d'aussi grandes dimensions qu'au Drachenfels. Le sphène n'y est pas très-rare, et se présente parfois en cristaux très-bien formés. En face de l'OElberg, retrouve le trachyte avec sanidine sur la rive gauche du Mittelbach on l'exploite même sur le flanc d'une petite montagne appelée Userotts Knippchen ; il se présente là sous un aspect assez éloigné déjà du vrai type, et pourrait' presque être considéré Comme un passage vers la variété syénitique : la Pâte est grise, compacte, et renferme une assez grande quantité de petits cristaux de feldspath blancs ; mais les grands cristaux' de sanidine sont bien peu nombreux : leurs dimensions sont très-réduites et atteignent à peine om,o ; enfin ils sont solidement enchâssés clans la masse et ne sauraient en être séparés. L'amphibole, trèstrès-rare au Drachenfels et à l'OElberg, ne l'est plus ici, et se présente en petites aiguilles à six pans, assez brillantes, disséminées clans toute la masse avec le mica noir. Le sphène se retrouve encore dans cette variété. A mesure qu'on revient de ce point vers le Drachenfels, le trachyte

TOME XIX, 1871.

6