Annales des Mines (1871, série 6, volume 19)
Page : Image 66
Révision de 4 nov. 2014 12:31:41, edited by Anonymes
SIEBENGEBIRGE ET EIFEL.
SIEBENGEBIRGE ET EIFEL.
est formé d'une pâte d'un gris brun, où l'on ne découvre ni cristaux d'augite ni péridot; mais la masse est criblée de petits grains ronds formés de couches concentriques et qui
sphériques, puisqu'elle ne se produit que dans les parties du filon exposées à l'air. Il semble qu'il y ait dissolution par les eaux d'une partie des éléments du basalte ainsi que des noyaux amygdalaires qu'il renferme : l'enduit qui tapisse les cavités serait ensuite produit par le dépôt d'une portion des substances dissoutes; en tout cas, les taches ocreuses proviennent évidemment de la décomposition du fer carbonaté des géodes. Il me reste à dire quelques mots de la structure en grand des basaltes, qui se présente clans les SeptMontagnes sous deux ou trois aspects différents. J'ai mentionné un peu plus haut la division de certaines nappes basaltiques en plaques parallèles à la surface sur laquelle elles reposent ; cela ne
112
sont, pour la plupart, de l'opale ou de l'agate grossière: quelques-uns, peu nombreux, sont composés de chaux carbonatée; la roche présente en outre de nombreuses géodes,
tapissées d'abord d'une couche mamelonnée de fer carbonaté d'un brun noirâtre et confusément cristallisé, sur laquelle se sont développés des cristaux de calcite ; quelquefois le dépôt de fer carbonaté a recommencé sur ces pre-
miers cristaux de calcite, mais il a été de nouveau recouvert par d'autres, et c'est toujours la chaux carbonatée qui forme le centre des géodes. Le basalte du filon de Kühlsbrunnen est extrêmement altérable à Fer, et l'on ne peut trouver la roche compacte qu'en enlevant d'abord au marteau une croûte extérieure fort épaisse ; la partie altérée est devenue complètement terreuse ; la pâte en est grise,
presque blanche, et ocreuse sur quelques points ;
elle
exhale une forte odeur d'argile ; les noyaux d'opale ou de calcite ont en partie disparu, d'autres s'écaillent par cou-. ches concentriques; enfin les cavités devenues libres par le départ de ces noyaux sont tapissées d'un dépôt opalin d'un blanc bleuâtre. De même que dans les autres roches amygdaloïdes, ce sont des eaux minérales filtrant à travers la roche qui y ont déposé les substances que j'ai mentionnées, et la structure concrétionnée le témoigne ; ces eaux étaient probablement froides, car les eaux chaudes laissent déposer la chaux carbonatée avant le fer carbonaté, et ici c'est ce second minéral qui est recouvert par le premier. De plus les eaux chaudes, comme l'ont montré les expériences de M. Gustave Rose, laissent déposer la chaux carbonatée sous forme d'arragonite, et ici l'on n'observe que de la calcite. Quant à l'altération de la roche, elle s'explique plus difficilement; elle ne peut être attribuée qu'aux agents atmo-
11 5
se présente d'ordinaire que pour des nappes assez peu épaisses. La division en plaques se retrouve cependant dans une grande masse de basalte, exploitée près d'Obercassel dans la carrière du Rauchloch ; mais ici les surfaces suivant lesquelles la roche se fissure ne sont plus planes elles forment une série d'énormes ellipsoïdes concentriques,
comme si le retrait s'était fait autour d'un seul centre d'attraction, et successivement. Le basalte ne se présente guère en prismes réguliers dans le Siebengebirge proprement dit, sauf dans les carrières du Crand-Weilberg ; le plus souvent, il est seulement grossièrement divisé par deux ou trois séries de plans horizontaux ou verticaux, et il affecte la forme de blocs irréguliers entassés les uns sur les autres;
c'est ce que l'on peut observer dans les escarpements du Grand-OElberg. Mais au sud, à Roland seck, à Erpel, à Unkei,
et surtout aux environs de Linz, les carrières de basalte mettent à nu des colonnades magnifiques : c'est au Minderberg qu'on observe les plus belles : le sommet de la montagne est entièrement divisé en prismes, pentagonaux ou hexagonaux pour la plupart, et qui semblent rayonner autour de différents centres, de façon à être tantôt verticaux, tantôt inclinés ou tout à fait couchés ; à la partie inTOME XIX, 1871.
8