Annales des Mines (1871, série 6, volume 19)
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SIEBENGEBIIIGE ET EIFEL.
Le Weinberg, près de Nickenich.
La route d'Andernach
à Niedermendig traverse d'abord sur une grande longueur un dépôt extrêmement étendu, formé de sable ponceux et de morceaux de ponces, rejetés par un ou plusieurs des volcans des environs du lac de Laach. Le premier cratère qu'on rencontre est celui du Weinberg, sur la gauche de l'a route : c'est un cône assez régulier, présentant de tous les côtés une pente de 23 à 26 degrés. Il est formé presque en entier de scories bulleuses qui, par endroits, passent à de véritables laves; ces scories sont recouvertes, sur toute la surface du cône, d'une couche de ponces en fragments plus ou moins gros, épaisse de o'n,5o à om,4o ; ces ponces paraissent remplir complètement le cratère, qui ne s'accuse que par une légère dépression du sommet de l'éminence; il paraît probable qu'elles ont été rejetées par le Weinberg lui-même, et ce qui le prouverait, c'est l'uniformité avec
laquelle elles sont réparties sur toutes les pentes. Elles sont blanches, très-légères, et empâtent de petits grains d'haüyne, des cristaux très-petits de feldspath vitreux, et quelques morceaux de schiste plus ou moins altérés. Les scories qui forment la masse du cône sont d'un rouge brun presque noir, et tout à fait noires dans les points où elles passent aux laves ; elles renferment de gros. grains de péridot vert bouteille, des cristaux de pyroxène augite à cassure irisée, et des lamelles de mica bronzé de Or", 02 et orn,o5
de diamètre qui se laissent détacher de la masse et se clivent avec la plus grande facilité; on rencontre en outre dans ces scories des morceaux de schiste qui ont subi une 'éritable cuisson et présentent la couleur de la brique; sur les angles, ils semblent même. presque vitrifiés. On ne peut reconnaître si le Weinberg a donné naissance à de véritables coulées de lave, à cause.de l'épaisse couche de ponces qui recouvre toute la surface du sol. Niedermendig. Le village de Niedermendig est le siège d'une immense exploitation de laves,. qui sont débitées en
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meules et expédiées à Andernach pour être embarquées sur le Rhin : les carr' ières sont souterraines, et l'on élève les blocs au jour: au moyen de baritels, formés de troncs d'arbre non équarris et à peine écorcés, et manoeuvrés par des hommes; ces appareils, réunis en nombre considérable sur une très-petite étendue de terrain donnent au pays un aspect extrêmement singulier. Les puits s'enfoncent à une
profondeur de 20 à 25 mètres, et l'on peut observer, en y descendant, la série suivante, que je reproduis fig. 7 par une coupe verticale : d'abord la couche de ponces et sable ponceux, que j'ai déjà mentionnée, épaisse ici de 2 mètres, et recouverte de limons d'alluvion et de terre végétale; au-dessous, une couche de im,to d'épaisseur, de loess cal-
caire jaunâtre renfermant des helix et quelques coquilles peu différentes des espèces actuelles; puis une masse de scories, passant aux laves sur divers points, et occupant une épaisseur très-variable; ces scories se rattachent aux laves véritables qui occupent la partie. inférieure, et qui reposent sur les argiles miocènes. La nappe de lave présente trois parties distinctes : un banc de 5",i o qui repose sur les argiles, et est fissuré dans tous les -sens : on ne peut l'exploiter, et les carriers le connaissent sous le nom de dielstein; la partie supérieure de la coulée est également fissurée en tous sens, mais sur une épaisseur moindre, variant de orn,5o à 2 mètres. La partie moyenne seule, refroidie sans doute plus lentement, a pris par le retrait une structure régulière, et s'est divisée en colonnes prismatiques à cinq ou six pans, de 1 mètre environ de diamètre; C'est la partie exploitée, et commQ le toit de lave est extrêmement solide, on enlève ces colonnes sur toute leur hau-
Il reste alors d'immenses chambres vides-, à peine soutenues par quelques piliers, et dans lesquelles se produit un phénomène aSsez singulier la température de ces anciennes chambres d'exploitation est toujours excessivement basse, et il n'est pas rare, paraît-il, d'y trouver de la teur.